Année nouvelle, thème nouveau
En ce début d'année, nous proposons une réflexion sur le " temps de la recherche ". Il est abordé sous deux aspects auxquels l'expérience rend sensible, celui de l'élaboration et celui de la transmission. Ils sont évoqués sommairement pour susciter de premiers échanges.
Des liens vers trois articles anciens, offrant une diversité de perspectives sur la recherche et sur les conditions d’acceptation de ses résultats, question toujours pertinente, sont présentés in fine.
Des liens vers trois articles anciens, offrant une diversité de perspectives sur la recherche et sur les conditions d’acceptation de ses résultats, question toujours pertinente, sont présentés in fine.
Temps du pèlerin, temps du chercheur
Le temps de la recherche est bien différent de celui d’un pèlerinage. Pour le pèlerin, à chaque jour suffit sa peine, l’étape accomplie n’est plus à faire. Il peut arriver exténué, le gîte est sa récompense.
Autre est l’étape du chercheur scrutant des lignes d’un registre d’hôpital à la recherche d'un pèlerin de Compostelle.
Une bouffée de satisfaction le remplit quand il voit le mot pèlerin. Où allait-il, d’où venait-il ? Une nouvelle recherche s’ouvre où l’incertitude demeure, souvent après des journées sans autre satisfaction que d’avancer dans la recherche.
Autre est l’étape du chercheur scrutant des lignes d’un registre d’hôpital à la recherche d'un pèlerin de Compostelle.
Une bouffée de satisfaction le remplit quand il voit le mot pèlerin. Où allait-il, d’où venait-il ? Une nouvelle recherche s’ouvre où l’incertitude demeure, souvent après des journées sans autre satisfaction que d’avancer dans la recherche.
Temps de la recherche, temps de l'acceptation
La réflexion sur le temps de la recherche prend une autre dimension lorsqu'il faut prendre en compte l'acceptation par la société d'une vision nouvelle. En présentant les voeux de l'IRJ en 2022, Joseph Torguet constatait :« Le 19ème siècle a permis de remettre saint Jacques et Compostelle dans la mémoire collective, le 20ème siècle a remis les pèlerins sur les chemins de pèlerinage modernes dont ils se sont dotés, faisons que le 21ème siècle soit celui de la concrétisation de l'objectif fixé par le Conseil de l'Europe le 23 octobre 1987 dans le point 4 de la déclaration de Compostelle :
" Lancer des programmes d'animation culturelle afin de redécouvrir le patrimoine historique, littéraire, musical et artistique créé par les pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle "»
Qu'attendre de l'IRJ ?
L'IRJ attache une attention particulière à ses relations avec les associations de pèlerins et leurs fédérations.
Ne sont-elles pas les plus à même de donner une suite à ce voeu de René de La-Coste-Messelière de rapprocher la recherche universitaire de la recherche pèlerine ? Certes, l’IRJ a des liens avec de nombreux services d’archives, conservateurs de musée, sociétés d’histoire mais rien ne remplace l’action locale de quelques pèlerins déterminées à mettre en valeur le patrimoine jacquaire.
L’IRJ est aussi à la disposition des services administratifs et organismes concernés par le patrimoine jacquaire qui souhaitent mieux le connaître et le faire connaître.
De 1982 à 1987 les associations de pèlerins, largement composées d'universitaires, accompagnèrent la longue gestation du premier Itinéraire Culturel Européen. L'IRJ appelle de ses voeux une action similaire en faveur du Patrimoine. ll y contribuera par ses connaissance, ses idées et les projets qu'il a déjà fait connaître.
En 2027, élargir la vision de 1987
La décision de 1987 a conduit à voir Compostelle comme l'archétype des pèlerinages médiévaux. Les recherches postérieures ont confirmé que Compostelle est le plus important pèlerinage à saint Jacques mais sans doute pas le premier témoignage d'une dévotion à l'apôtre.
Le patrimoine jacquaire dépasse de beaucoup celui qui a été créé par le pèlerinage galicien. Il est lié à trois légendes. Celle de saint Jacques, considéré au Moyen Age comme rédacteur de l'épître éponyme et intercesseur au moment de la mort, celles de Charlemagne et Compostelle.
C'est tout le patrimoine hérité des cultes, pèlerinages et dévotions individuelles au saint Jacques médiéval qu'il convient de faire connaître. Il y en a partout en Europe, sur et hors les chemins de pèlerinages contemporains.
Un site spécifique pour les Lettres
L'importance prise par ces Lettres et l'intérêt qu'elles ont soulevé a conduit l'IRJ à leur consacrer un nouveau site.
L’IRJ forme le vœu qu’il devienne un lieu d'échanges entre chercheurs et curieux du patrimoine jacquaire, s'inscrivant ainsi dans le " temps long de la recherche ".
Cette Lettre 185 paraît simultanément selon les modalités habituelles et sur un nouveau site entièrement dédié aux Lettres. Elles y seront toutes rassemblées sous un nouveau visuel et un nouveau slogan, avec leur histoire et des informations générales..
L’IRJ forme le vœu qu’il devienne un lieu d'échanges entre chercheurs et curieux du patrimoine jacquaire, s'inscrivant ainsi dans le " temps long de la recherche ".
Trois illustrations du temps long de la recherche
Voici les articles proposés à la réflexion :
Quand Charlemagne reçoit une leçon …
Pourquoi, Aigoland, le roi sarrasin a refusé le baptême
Ne pas confondre patrimoine et balise
L’origine de la dévotion à l’apôtre Jacques
Elle est présentée, avant la découverte du tombeau de Compostelle, dans le concile impérial de 813 de Châlon.