Institut recherche jacquaire (IRJ)

De Léon XIII à Benoît XVI, l’évolution du discours sur Compostelle

Un tombeau oublié


Rédigé par fondation Ferpel le 8 Novembre 2010 modifié le 7 Décembre 2011
Lu 4982 fois

Depuis 1884, trois papes ont marqué l'histoire de Compostelle. L'examen de leurs propos sur Compostelle montre une évolution importante. Il est nécessaire de la souligner car certaines associations et de nombreux pèlerins continuent de propager le discours de Léon XIII.



Léon XIII

De Léon XIII à Benoît XVI, l’évolution du discours sur Compostelle
Il est le pape qui authentifia la découverte des ossements retrouvés sous la cathédrale par l’archevêque de Compostelle comme étant les reliques de saint Jacques et de ses disciples.
Dans sa Lettre apostolique Deus omnipotens, il rappelle avec force détails l’origine de Compostelle, reposant sur « une tradition orale constante, répandue partout, qui remonte jusqu'aux temps apostoliques et confirmée d'ailleurs par des Lettres publiques de Nos Prédécesseurs ».
Il parle à plusieurs reprises de la présence à Compostelle du tombeau de l’apôtre sans la mettre en doute. Les visiteurs intéressés trouveront ci-dessous le texte intégral de cette Lettre apostolique.

Jean-Paul II

Un siècle plus tard, Jean-Paul II est plus mesuré. Il reprend certes à son compte les affirmations de ses prédécesseurs sur l’histoire du pèlerinage, leur donnant une autorité nouvelle. Mais il ne parle ni de tombeau ni de reliques, se contentant de la mention «  l’Europe tout entière s’est trouvée elle-même autour du mémorial de saint Jacques, aux siècles où elle s’édifiait en continent homogène et spirituellement unique ».

On peut regretter qu’il ait contribué à prolonger l’erreur historique concernant saint François, négligeant ainsi les études franciscaines. Toutefois, s’agissant des foules pèlerines, son discours est moins emphatique que les précédents.

Benoît XVI

L’homélie et les discours de Benoît XVI apportent une dimension nouvelle.
Il est dans la ligne de Jean-Paul II en rappelant les racines chrétiennes de l’Europe. S’agissant de l’histoire de Compostelle il se contente de dire que « saint Jacques le Majeur, y est vénéré depuis des temps immémoriaux ». Ayant lui-aussi « voulu venir en pèlerinage dans la Maison du Señor Santiago dont on célèbre le 800e anniversaire de la consécration », il dit simplement qu'elle est « liée à la mémoire de saint Jacques et a accueilli des pèlerins du monde entier », sans mentionner ni le tombeau, ni même les reliques.