5 Euros pour connaître l'histoire des chemins de Compostelle
Ce livre est le fruit d’une double passion. Une passion pour la vérité, celle de l’historien qui expose le fruit de ses recherches et bouleverse les idées reçues, une passion de l’enseignante qui ne craint pas de malmener ceux qui ne veulent pas apprendre. Un livre pour les curieux qui sont en recherche et ne se contentent pas des vérités admises ni des discours convenus
La seule thèse d'histoire sur le pèlerinage à Compostelle
Le socle historique sur lequel repose ce livre est incontestable : il a fait l’objet d’une thèse de doctorat d’Histoire soutenue en janvier 1996 à l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne, pour laquelle son auteur a obtenu la mention Très honorable avec les félicitations et qui a été en grande partie publiée dans Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Age (PUF, 2000).
S’il avait suscité et continue de susciter beaucoup de fantasmes, le pèlerinage en Galice n’avait pas encore donné lieu à une thèse. Celle-ci est la première, et elle montre, comme le fait souvent la recherche, que ces mythes sont hérités du Moyen Age et surtout du XIXe siècle.
Denise Péricard-Méa donne une vulgarisation enlevée à des travaux savants de première main et à des textes médiévaux difficiles d’accès.
S’il avait suscité et continue de susciter beaucoup de fantasmes, le pèlerinage en Galice n’avait pas encore donné lieu à une thèse. Celle-ci est la première, et elle montre, comme le fait souvent la recherche, que ces mythes sont hérités du Moyen Age et surtout du XIXe siècle.
Denise Péricard-Méa donne une vulgarisation enlevée à des travaux savants de première main et à des textes médiévaux difficiles d’accès.
Miniature du manuscrit comportant la mention du voyage de Godescalc
Que le premier pèlerin connu soit l’évêque du Puy, Godescalc, parti en toute hâte en janvier 951, n’induit pas qu’il a été suivi par une foule de pèlerins comptés en millions. Ces foules des récits sont certainement, comme le suggère Denise Péricard-Méa, l’écho du peuple des élus décrit dans l’Apocalypse.
Que le Guide du Pèlerin ait été rédigé au XIIe siècle et décrive quatre chemins pour aller à Compostelle, ne veut pas dire que ce guide ait pris place dans la besace des jacquets et que ces chemins correspondent à un tracé réel.
Mais ce dire n’est pas seulement un instrument. Il est un puissant moyen d’accéder au salut, ne serait-ce que par la piété à petits pas qui, à partir du XIIe siècle, conduit les chrétiens des paroisses médiévales aux nombreux et modestes sanctuaires locaux construits en l’honneur de saint Jacques.
Que le Guide du Pèlerin ait été rédigé au XIIe siècle et décrive quatre chemins pour aller à Compostelle, ne veut pas dire que ce guide ait pris place dans la besace des jacquets et que ces chemins correspondent à un tracé réel.
A quoi sert de penser que le contenu de ces textes médiévaux correspond à la réalité, alors que ces textes sont marqués d’une autre vérité, celle de la culture biblique qui imprègne les lettrés au Moyen Age ?
Le nombre des pèlerins, le tracé des chemins de Saint-Jacques, l’existence même des reliques du saint ont une histoire dont le fil méritait d’être reconstitué. Les résultats auxquels est parvenue Denise Péricard-Méa ne trahissent en rien l’importance qu’a eu le pèlerinage aux yeux des hommes et des femmes du Moyen Age comme à ceux des individus que nous sommes.
Ici, l’enjeu n’est pas mince : il s’agit de l’enracinement du pèlerinage de saint Jacques dans les consciences et dans les cœurs. Au Moyen Age, on dit le pèlerinage à Compostelle plus qu’on le fait. Il ne faut en déduire aucun jugement de valeur : le pèlerinage est, comme tout fait humain, un objet d'histoire : il évolue. Mais ce dire n’est pas seulement un instrument. Il est un puissant moyen d’accéder au salut, ne serait-ce que par la piété à petits pas qui, à partir du XIIe siècle, conduit les chrétiens des paroisses médiévales aux nombreux et modestes sanctuaires locaux construits en l’honneur de saint Jacques.
Depuis une dizaine d’années, le chemin a pris une place croissante dans les argumentaires culturels et touristiques, sans que les organismes concernés aient toujours les références historiques indispensables.
J’ai lu avec grand plaisir ce nouveau livre, destiné à apporter des lumières à un public motivé. Il est alerte, encore et inlassablement ouvert sur la recherche. Il me semble important que les pèlerins d’aujourd’hui sachent dans quels pas ils mettent les leurs, pour que le chemin de pèlerinage et celui de la connaissance se confortent l’un l’autre.
J’ai lu avec grand plaisir ce nouveau livre, destiné à apporter des lumières à un public motivé. Il est alerte, encore et inlassablement ouvert sur la recherche. Il me semble important que les pèlerins d’aujourd’hui sachent dans quels pas ils mettent les leurs, pour que le chemin de pèlerinage et celui de la connaissance se confortent l’un l’autre.
Claude Gauvard
Professeur d’Histoire du Moyen Age, Paris I Panthéon-Sorbonne
Institut universitaire de France