Le calcul de l’abbé Bernès
« Madame Péricard-Méa compte, de-ci de-là, les pèlerins recensés à telle ou telle époque. Et c’est là que l’on s’aperçoit qu’elle ignore cette partie de l’arithmétique que sont l’addition et la multiplication. Sur la foi de quelques auteurs et de documents d’archives, elle découvre çà et là des chiffres, exacts certes, mais trop ponctuels pour en tirer des conclusions. Exemple : à Maubeuge 28 anciens pèlerins en 1413, 32 à Ath en 1421, 15 à Cordes (1459), 69 à Gand (1496). Au XVIe siècle, 50 à Châlons-sur-Saône, etc …
Madame Péricard-Méa profite de ces chiffres pour essayer de dégonfler l’inflation qu’elle reproche aux différents auteurs qui, selon elle, exagèrent en parlant de millions de pèlerins. Mais si l’on applique ces quelques pèlerins recensés dans quelques villes aux dizaines de milliers de villes et villages dans toute l’Europe, on arrive à une belle addition de pèlerins et si l’on multiplie ces pèlerins annuels par les centaines d’années au cours desquelles les pèlerinages se sont déroulés, il n’est pas exagéré de dire qu’il y a eu au cours des âges des millions de pèlerins. […]
En ce qui concerne notre Gers, lieu de passage de deux chemins, Arles et Le Puy, l’abbé Loubès dans son ouvrage Les chemins de pèlerinage dans le Gers affirme qu’il y eut au cours des siècles une moyenne d’hôpitaux tous les 5 km, ce qui prouve, étant donné le peu de population, l’abondance de pèlerins et d’autres voyageurs. Certes ces hôpitaux ne s’élevèrent pas tous en même temps, mais ils existèrent et fonctionnèrent durant de longues années. […]
Madame Péricard-Méa qualifie de délirante (le mot exact est « étonnante », Les routes de Compostelle, 2e édition 2006, page 102) la liste des pèlerins que détaille le Guide du XIIe siècle. Ne s’agit-il pas plutôt d’une pittoresque évocation poétique ? […] Seule compte pour elle la science froide, crue comme Evangile, certifiée exacte, définitive et tout le reste est balayé. Laissons Madame Péricard-Méa se débattre dans un invraisemblable fatras de chiffres et restons-en à la liste déjà longue des pèlerins saints et illustres précédés et suivis de tous les humbles et les petits que « Personne ne peut compter » comme le dit l’Apocalypse à propos des élus. […]
Nous n’étions pas nombreux, en cette année 1961, sur les chemin de saint Jacques, à marcher sous le soleil et sous la pluie vers Compostelle, 6 au total, 4 institutrices à huit jours devant nous, mon compagnon et moi. »
En ce qui concerne notre Gers, lieu de passage de deux chemins, Arles et Le Puy, l’abbé Loubès dans son ouvrage Les chemins de pèlerinage dans le Gers affirme qu’il y eut au cours des siècles une moyenne d’hôpitaux tous les 5 km, ce qui prouve, étant donné le peu de population, l’abondance de pèlerins et d’autres voyageurs. Certes ces hôpitaux ne s’élevèrent pas tous en même temps, mais ils existèrent et fonctionnèrent durant de longues années. […]
Madame Péricard-Méa qualifie de délirante (le mot exact est « étonnante », Les routes de Compostelle, 2e édition 2006, page 102) la liste des pèlerins que détaille le Guide du XIIe siècle. Ne s’agit-il pas plutôt d’une pittoresque évocation poétique ? […] Seule compte pour elle la science froide, crue comme Evangile, certifiée exacte, définitive et tout le reste est balayé. Laissons Madame Péricard-Méa se débattre dans un invraisemblable fatras de chiffres et restons-en à la liste déjà longue des pèlerins saints et illustres précédés et suivis de tous les humbles et les petits que « Personne ne peut compter » comme le dit l’Apocalypse à propos des élus. […]
Nous n’étions pas nombreux, en cette année 1961, sur les chemin de saint Jacques, à marcher sous le soleil et sous la pluie vers Compostelle, 6 au total, 4 institutrices à huit jours devant nous, mon compagnon et moi. »