Avec Denise Péricard-Méa et les Constellations Saint-Jacques
Etape n°65
Philippe Pétain, février 1939 à mai 1940,
François Piétri, octobre 1940 à août 1944
PHILIPPE PÉTAIN
Le 27 février 1939 la France reconnaît le gouvernement franquiste.
Le 2 mars, Pétain est nommé ambassadeur. Membre du gouvernement du Front populaire favorable aux républicains, il n’est pas bien reçu. Il est le héros de la guerre de 14 alors que Franco a gagné sa guerre avec l’aide de l’aviation allemande. Son seul souhait était d’obtenir la neutralité de l’Espagne en cas de conflit France-Allemagne, ce qui n’allait pas de soi. Son unique marge de manœuvre était d’œuvrer au rapprochement culturel entre la France et l’Espagne en jouant sur la propagande religieuse. Il donne l’exemple en se rendant à Compostelle le 27 octobre 1939.
Le journal ABC de Madrid en rend compte le lendemain. Voici un résumé de son article :
L'ambassadeur de France a remis au doyen du chapitre un don pour les employés de la cathédrale. Ensuite il s'est rendu au palais épiscopal où il a été reçu paf l'archevêque.
En France, aucun journal ne rapporta ce pèlerinage. Mais les pèlerinages étaient encouragés. Le 9 octobre 1939, Charles Pichon écrit sur papier à en-tête « Pèlerinage national Saint-Louis aux sanctuaires d’Espagne » avec en exergue, une citation imprimée de S. Em. le Cardinal Verdier :
« Allez dans ces pays enchanteurs porter le baiser de la France Catholique à la Catholique Espagne. L’archevêque de Paris vous accompagne de ses souhaits les plus affectueux et, de toute son âme, il vous bénit ».
En mars 1940 ce « Pèlerinage national Saint-Louis » devient le « comité Saint-Louis et Saint-Ferdinand ». Le but de Charles Pichon est clair :
« organiser la propagande en visant surtout les milieux catholiques ».
Pétain appuie toutes les initiatives pèlerines, en particulier celle d’un pèlerinage à Saragosse à Notre-Dame-du-pilier. Le 13 avril 1940, il envoie un télégramme au ministère des Affaires étrangères afin d’obtenir une couverture médiatique :
Pétain est brusquement rappelé à Paris le 13 mai, trois jours après l’offensive allemande. Le 17 il est nommé vice-président du Conseil.
FRANÇOIS PIÉTRI
En visite à Compostelle
Une année sainte sous le signe du Maréchal
selon le titre du dossier des archives du Ministère
fera l'objet des deux prochaines Lettres
Pour en savoir plus :
L'ambassade espagnole de Pétain (mars 1939-mai 1940), de Michel Catala
Vingtième Siècle. Revue d'histoire, Année 1997,pp. 29-42