« Ypassaientparlà », mieux comprendre le patrimoine mondial


Rédigé par le 12 Avril 2023 modifié le 12 Avril 2023
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Article de 2010, présentant un ouvrage toujours d'actualité dans ses conclusions sur les modalités de l'inscription. Complété en avril 2023 de liens vers des articles du site ayant traité de cette question.
Le livre présentait des propositions. Elles ont été en partie reprises dans la politique mise en place à partir de 2013, sans que la Fondation ne puisse participer à leur mise en oeuvre. Une association de bénévoles ne pouvait avoir voix au chapitre face à des organismes publics défendant leurs erreurs initiales.



Un livre mettant en lumière une supercherie

Pour comprendre l'inscription au Patrimoine mondial
Au cours de l’été 2009, nous avons visité certains sites français inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO « au titre des chemins de Compostelle » et parcouru des tronçons de ces chemins. A proximité de l’un d’eux se trouve une chapelle Saint-Jacques ne figurant pas sur la liste. Avec beaucoup d’obstination, nous avons fini par trouver la personne qui en avait la clef et nous lui avons demandé si elle connaissait l’origine de ce vocable.
- « Y passaient par là », nous dit-elle ».
- « Qui ils ? ».
- « Ben, les pèlerins de Compostelle ! ».
L’idée qu’une dévotion locale à saint Jacques ait pu conduire ses ancêtres à construire cette chapelle ne l’effleurait pas. Seule Compostelle pouvait être à l’origine de cette construction.
Cet échange nous a définitivement convaincus de l’intérêt d’écrire un livre sur la genèse de l'inscription des chemins de Compostelle au Patrimoine mondial. « Ypassaientparlà » est en effet devenu une locution habituelle dans la présentation de beaucoup de monuments et sites français depuis que Compostelle est devenue à la mode. Cette formule traduit dans le langage courant ce que le Ministère de la Culture  fait graver dans le marbre depuis 1998, sous couvert de l’autorité de l’UNESCO, réduisant des éléments de notre patrimoine au rôle de jalons à la gloire de Compostelle.
En écrivant ce livre, notre ambition a été de donner les clefs d’une autre lecture de ce patrimoine, bâtie non pas sur l’imaginaire mais sur les informations fournies par des documents historiques.

Le livre Chemins de Compostelle et Patrimoine mondial est en librairie depuis le 22 janvier 2010. Il a été exploité sans être jamais cité.

http://www.compostelle-unesco.fr/6.html


1998-2013 Quinze ans pour décider

La décision politique de 1998 avait inscrit 71 monuments et 7 tronçons du GR65 " au titre des chemins de Compostelle ".
Des plaques pour les loins ambigües, voire mensongères, annoncèrent cette décision. Voir l'article :
https://www.institut-irj.fr/L-UNESCO-et-les-chemins-de-Compostelle_a61.html

Mais l'Unesco n'est pas uniquement politique. Des fonctionnaires consciencieux y font appliquer des règles applicables à tous. La France dut, sous menace de désinscription des chemins, appliquer les règles imposées aux monuments.
Une mesure fut prise en 2013. Une coûteuse " usine à gaz " fut mise en place pour sauver l'honneur.
Deux articles résument la situation : 
https://www.institut-irj.fr/Gouvernance-des-chemins-de-Compostelle-1--le-deni-de-l-histoire_a180.html
et un second
https://www.institut-irj.fr/Gouvernance-des-chemins-de-Compostelle-2--nos-propositions_a207.html

Il faut noter aussi que la mesure prise réduit le chemins inscrits à ceux des Régions comportant des monuments inscrits. Heureusement une réforme administrative a réduit le nombre de Régions. Mais, par exemple, les chemins bretons restent exclus.
Cette information reste dans le secret d'un arrêté ministériel.

2017 La DVUE efface Compostelle pour conserver les chemins au patrimoine mondial

Une inscription sur la liste du patrimoine témoigne d'une " Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) " du bien inscrit.
C'est l'Etat demandeur qui doit établir une Déclaration justifiant que le bien qu'il propose remplit les critères imposés.
S'agissant du Bien 868, " Chemins de Compostelle en France ", la Déclaration de VUE (DVUE) a été approuvée en 2017.
Ce site comprend plusieurs articles sur ces sujets très spécialisés de VUE et DVUE.
Les lecteurs curieux pourront les trouver.

Un seul exemple mérite d'être cité. Il illustre tout l'intérêt de la machinerie mise en place. Il concerne la ville du PUY, " capitale du Saint-Jacques "
La ville possède deux des 71 monuments inscrits en 1998, la cathédrale et " l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques ".
Elle est alors présentée comme étape majeure sur les chemins.

Voir l'article suivant, introduisant des comparaisons pour chaque monument :
https://www.institut-irj.fr/Chemins-de-Compostelle-1998-2018_a306.html
Voici ce qu'il dit concernant Le PUY. Une étape majeure supprimée
Une surprise de taille pour le Puy-en-Velay, en 1998  Etape majeure sur la route de Compostelle depuis le XIIe siècle,  la ville, en 2018, ne se présente pas spécialement comme une étape vers Saint-Jacques.
La nouvelle description commence ainsi : 
Lieu de pèlerinage par lui-même, Le Puy ne se présente pas spécialement comme une étape vers Saint-Jacques. Pourtant le sanctuaire est indiqué par le Codex Calixtinus comme le départ d’une des quatre grandes voies jacquaires, la Via Podiensis, ce qui est dû d’abord à son importance propre.
Dire que le Codex calixtinus faisait du Puy un point de départ est une erreur habituelle. Mais il est nouveau de souligner l’importance propre de ce sanctuaire

voir : https://www.institut-irj.fr/Chemins-de-Compostelle-1998-2018_a306.html