La relique de Pistoia
« En outre on dit que le corps de saint Jacques le Majeur est dans le grand autel… Moi, j’ai essayé, en faisant des offres importantes, qu’on me montre ce saint corps. On m’a dit que ce n’était pas la coutume de le faire, et que celui qui doute que ce fût son corps, à l’instant devienne fou comme un chien enragé. Cela me suffit ».
« à séparer une parcelle des saints ossements, qu'il donna, avec des cédules d'authenticité, à saint Authon, évêque de Pistoia. Ce fragment, d'après une expertise récente faite par des spécialistes, appartenait à la tête : c'est ce qu'on appelle l'apophyse mastoïde ; il est encore couvert de sang, car il a dû recevoir un coup d'épée lorsque la tête fut séparée du cou ».
A Pistoia, la relique a été accueillie avec enthousiasme et placée dans une chapelle spécialement construite dans la cathédrale, consacrée le 25 juillet 1145. Le reliquaire actuel date de 1407, devant l’autel d’argent du XIIIe siècle.
Les reliques partagées entre Pavie et Pontida reconnues authentiques
« En 1885, nous avons jugé opportun de changer la forme dudit reliquaire, c'est-à-dire de conserver la base, de changer la partie supérieure, et de remplacer la forme d'un bras par celle d'une urne à cristaux de verre, soutenue par quatre personnages ».
n'y a pas d'obstacles à la reconnaissance de l'authenticité de la relique.
En 1884, Compostelle condamne un tombeau de saint Jacques
« une partie du corps de S. Jacques le Majeur apôtre, dans une arche de marbre fermée par des clés de fer aux quatre angles, dans laquelle des lettres disaient que c’étaient les os de saint Jacques apôtre ».
Puis Philippe, le paysan découvreur, promu gardien, envisage de voler la relique et de partir afin de la vendre ailleurs. Il se confie à un ami, qui le lui déconseille. Il le tue, à l’aide d’un complice.
Au XVIIe siècle, un autre historien donne des détails. Le vol a lieu par une nuit d’orage qui réveille les autres gardiens et prennent les voleurs sur le fait. Ils récupèrent les reliques et laissent partir les voleurs (qui se sont peut-être enfuis).
Le voleur est puni 4 ans plus tard, pendu devant la tombe de sa victime.
Malgré l’ampleur des miracles, le pape Léon XIII répond l’année suivante par les Acta Apostolice Sedis qui menacent d'excommunication ceux qui ne reconnaissent pas que le corps de saint Jacques n’est qu’à Compostelle en Espagne. Il ne pouvait pas décemment authentifier celui du mont Grigliano, alors qu’il venait de proclamer que
« les véritables restes du saint se trouvaient en Galice ».
Un siècle plus tard, Compostelle redistribue des reliques
« Nous accordons avec plaisir notre autorisation pour le don des brandea mentionnées ci-dessus, que, conformément à la loi, nous déclarons authentiques, avec l'espoir qu'elles seront un gage pour la nouvelle paroisse de la précieuse intercession de notre saint patron, le glorieux apôtre saint Jacques le Majeur, et pour tous les fidèles de cette nouvelle communauté paroissiale qu'ils soient une incitation à la dévotion et participation à son zèle apostolique »
Qu'en est-il ailleurs en Europe ?
Et le tombeau d’argent est vide. Mais justement ce qui l’habite, ce grand vide, c’est l’absolu que ces brasiers de foi et d’amour ont créé, comme Dieu créa de rien, de son amour, le monde. Si les os réels de saint jacques étaient là, leur poussière auguste serait limitée et finie. Dans l’intemporel elle s’agrandit aux dimensions sans limite des cœurs qui, siècle après siècle, l’ont faite présence.