Les pèlerins qui profitent d'une amélioration météorologique adressent leurs meilleures pensées ...
à ceux qui marchent encore dans des départements à risque.
Finisterre Padron Muxia
En 1414, Nompar de Caumont, seigneur gascon, marche jusqu’à Finisterre et revient par Noia et Padron.
En 1446 le chevalier allemand Sébastien Ilsung va à Finisterre et Muxia. Il illustre son voyage de dix-neuf dessins de sa main.
En 1466 le chevalier tchèque Léon de Rozmital arrive du Portugal et s’arrête à Padron avant d’arriver à Compostelle.
lls ont visité trois lieux mythiques, échelonnés le long de la côte :
A - Finisterre, le Finis terrae des Anciens
B - El Padron, là où Charlemagne est venu planter sa lance, selon la Chronique de Turpin.
C - Muxia, où subsistent, pétrifiés, les restes du bateau de la Vierge qui y fit naufrage en venant secourir l'apôtre.Après avoir rendu visite au tombeau du bienheureux Jacques, Charles alla sans rencontrer de résistance jusqu’à Padrón et planta sa lance dans la mer.
A.1 Finisterre vu par Nompar de Caumont en 1414
« Notre-Dame de Finistère est au bord de la mer, et de là en avant l'on ne trouve plus terre ; auquel lieu se font de beaux miracles et il y a une grande montagne où est un ermitage de saint Guilhames du Désert »
A.2 Finisterre vu par Sébastien Ilsung en 1446
Le lendemain, je m'égarai et parcourus le rivage de long en large jusqu'à près de minuit sans savoir où je me trouvais. Avec l'aide de Dieu et de saint Jacques, mourant de faim, j'arrivai à un hameau où l'on me remit sur le bon chemin.
Enfin j'atteignis Finisterre. Ce qu'en allemand j'appelle Finster Sterenn - ce qui signifie « Etoile Obscure » - se dit en latin finis terrae qui se traduit par « fin de la terre ».
Je remis ma lettre au commandant [écrite par l’archevêque de Compostelle] qui me procura un logis confortable, m'évitant de devoir dormir sur le bord de la route. II y a là une haute montagne et la vaste mer sauvage bat ses flancs de tous côtés.
Sur cette montagne qui atteint bien une demi-lieue de hauteur on peut voir l'empreinte du pied de Notre-Seigneur dans le rocher, ainsi qu'une source qu'il a fait jaillir. Et le rocher s'est creusé comme pour former un siège. De même Notre-Dame, saint Jean et saint Jacques et saint Pierre y ont également leur siège. Au large de cet amoncellement de rochers la mer est sauvage et impétueuse : celui qui s’y fait prendre par le vent n'en reviendra pas ».
Le lieu pourrait correspondre.
B.1 Padron vu par Nompar de Caumont
B.2 Padron vu par Leon de Rozmital en 1466
Le pèlerinage de Léon de Rozmital s'inscrit dans le cadre d'un voyage diplomatique pour le roi de Bohême. Il arrive avec sa suite de Pontevedra. Ils entendent raconter toute la légende de l’arrivée de saint Jacques, voient la pierre où le corps a été déposé, immergée dans l’église pour la protéger des pèlerins. Ils ont tous été frappés par les rochers du mont Saint-Jacques qui domine la ville. Ils se souviennent :
C. Muxia
Muxia, sur la côte de la Mort, est un site rocheux face à la mer, où la Vierge serait apparue à saint Jacques pendant qu’il évangélisait l’Espagne.
llsung ne mentionne pas la chapelle mais il la dessine.
Muxia vu par Sébastien Ilsung en 1446
« Poursuivant ma chevauchée, je parvins dans une contrée caillouteuse où rien ne se trouvait, sinon une église édifiée en l'honneur de la plus grande merveille qu'il me fut donné de voir au cours de mon voyage : la Barque de Notre-Dame » .
Muxia vu par des pèlerins contemporains
Deux traditions subsistent, qui ne parlent plus de péché :
- essayer de faire bouger la Pedra de Abalar, cassée et souvent réparée (Abalar = bouger, bercer, trembler). Cette pierre, en forme de voile, serait le mât et la voile du bateau du miracle.
- passer sous la Pedra dos Cadris qui serait la coque du bateau. Passer dessous soigne le mal de reins.
Et demain ?
Nous sommes arrivés à l'Océan. Il nous reste à rêver devant son étendue.
Nous nous retrouverons plus tard.
Demain, une traduction de Joseph Torguet, co-président de l'association Constellations Saint-jacques vous fera partager la vie d'autres pèlerins confinés.