Des mentions complémentaires dans les registres
Tout pèlerin mentionné sans destination n'est pas forcément un pèlerin de Compostelle. Mais c'est justement l'un d'eux que fait connaître l'extrait du registre envoyé par J-P Herreau que je tiens à remercier.
Il s’agit du registre paroissial de la commune de Nuillé-sur-Vicoin, en Mayenne, années 1594-1616.
Que nous apprend ce manuscrit ?
Certes, mais J-P Terreau a envoyé la transcription faite par un de ses amis :
« Jehan Menand et Julienne Cegerot sa femme, Renée Gilbert fille de ladite Segerot et de feu Gilles Gilbert son premier mary, apres avoir fait le voiage a monseigneur St Jacques en Compostelle, ledit Menand partit pour aller faire le voiage de Romme gaigner le St Jubilé, lan Jubile 1600.
Le manuscrit dit de lui :
Leur lecture est facilitée car ils sont tous numérisés.
La numérisation permet d’agrandir les textes et l’œil s’exerce vite à retrouver des mots : pèlerin, voiage, monseigneur, St. Jacques, Galice, Compostelle…
Il est possible ainsi de proche en proche de trouver des pèlerins, après avoir détecté leur destination.
L’aventure pèlerine n’est pas terminée pour la famille de Julienne Cegerot. La suite du registre la raconte. Les trois pèlerins de Compostelle sont repartis, cette fois, pour Orléans. 213 km. Et, une fois revenue, Julienne a tenu à y retourner en emmenant cette fois sa seconde fille, Perrine et son gendre, Michel Cochet.
D'autres pèlerinages après Compostelle
Ce pardon est manifesté par ce qu’on a appelé une « indulgence », correspondant à une réduction du temps de séjour au Purgatoire. Ces indulgences tant critiquées par les Protestants car, outre la satisfaction des fidèles soucieux d'assurer leur salut, elles répondaient aux besoins financiers de l'Eglise qui finit par en faire commerce. Elles ont survécu au Protestantisme, même si le mot « indulgence » n’est plus prononcé, ni comptabilisé en années gagnées au Purgatoire.
La réponse se trouve aussi dans le registre paroissial sous un titre impressionnant.
« Advertissement fort nécessaire et salutaire à la postérité »
« En l’an 1600 notre Saint-Père le pape Clément huitième donna, à la faveur et par la très humble prière et supplication du roi de France Henri quatrième un grand jubilé de très pleine rémission en l'église de Sainte-Croix d’Orléans à tous ceux et celles qui visiteront ladite église qui, longtemps auparavant avait été brûlée et du tout ruinée par les hérétiques, dont la teneur de la bulle s'ensuit :
LE GRAND JUBILE de très pleine rémission, le même qui se gagne à Rome en la présente année sainte, octroyé par notre Saint Père le pape Clément huitième en faveur du roi très chrétien Henri quatrième :
" À tous, fidèles chrétiens, tant dedans que dehors le royaume qui visiterons l'église cathédrale de Sainte-Croix d’Orléans.
A tous, fidèles chrétiens que ces lettres verront, salut et bénédiction apostolique (….) donnons très pleine indulgence et rémission de tous leurs péchés …. " ».
L’écho à Nuillé-sur-Vicoin
« Voicy la liste et le mémoire de ceux et celles de cette paroisse de Nuillé sur Vicoing quy sont allez audit Orléans gaigner le st Jubilé tant en lannée mil six cens et un. Car les trois premiers mois expirez durant lesquels, byen que fust au fort de lhiver fâcheux et fort dificille tout le monde y alloit en grande foulle. Ledit saint Jubilé fut continué par novembre et décembre jusques à quinze jours après Pasques, le sixième jour du mois de may 1601. Car en cest année là le jour de Pasques estoit le vingt et deuxiesme jour du mois d’avril. Durant lequel tems se fist la plus grand’ et admirable devotion, solemnité qui se soit veue dans ce royaume de la mémoire des hommes d’alors. Et là se rangeoient hommes et femmes grands et petiz, jeunes et vieux de toutes parts tant de ce royaume que d’ailleurs avec telle foulle et abondance que cestoit chose grandement admirable. Premierement donc tous les prêtres habituez de l’église de ciens.
Ce fut un succès, les fonds nécessaires ont été réunis. Le 18 avril 1601, le roi Henri IV pose la première pierre de la nouvelle cathédrale. A la fin de son règne, l'ossature est terminée, et entre 1615 et 1620 elle est recouverte d'un comble dans lequel un espace vide est réservé pour le clocher.
Un exemple à suivre
Les registres paroissiaux sont conservés aux Archives départementales. Pour y accéder, aller sur le site des Archives du département choisi. Cliquer sur « Archives en ligne » puis sur « registres d’état-civil » puis choisir la commune (classées par ordre alphabétique).
Les listes des actes par commune sont longues, commençant généralement par les plus anciennes.
On juge parfois de l’intérêt d'une notice apportant d'autres informations que l'Etat-civil à ce qu’elle est différente de ses voisines, plus longue, ou dotée d’une annotation en marge. Tout dépend du scribe.
Un livre sera offert à chaque découvreur
d'un nouveau pèlerin,
nouvelle Etoile de la Galaxie.
Télécharger une présentation résumée du projet Etoiles et de la Galaxie.