Soulac vue par l’abbé Mezuret
« L’habitant du Médoc interroge les aïeux et les aïeux lui répondent. A l’étranger qui s’enquiert des titres, on peut réciter les légendes du foyer ».
« ces traits naïfs, cueillis çà et là dans les champs fleuris de nos vieilles légendes ».
« Dame Véronique apportant dans son tablier l’argile et le gazon qui servirent à bâtir sa cabane (ou à freiner l’avancée des sables) ».
« saint Martial qui consacra la chapelle, … »
« les pèlerins revenant de Jérusalem et de Saint-Jacques … ».
Il n’ose pas dire qu’il n’a rien trouvé et pourtant, faute de mieux, il écrit.
Le vœu de Lesparre
« C'était un pèlerinage pittoresque ressemblant beaucoup aux caravanes du désert. La troupe de pèlerins se divisait en deux compagnies, celle des cavaliers où figuraient le curé, le porte-croix et tous ceux qui possédaient un cheval, marchant en tête, et celle des piétons munis de havresacs, de paniers et portant sur leurs ânes et mulets toutes sortes de provisions.
A chaque village, tous faisaient halte et entraient dans l'église pour chanter l'hymne du patron. Toujours chantant des litanies, quand ils arrivaient à l'endroit le plus haut, entre Saint-Vivien et Talais, sitôt qu'on apercevait le clocher de la vieille église, les cavaliers mettaient pied à terre et tous saluaient la sainte Vierge à genoux.
A l’arrivée dans l’église, parée et illuminée comme une cathédrale, chaque pèlerin offrait son cierge avec le ruban traditionnel des fêtes médocaines. L’église du nouveau Soulac, héritière des nobles débris, possédait encore, il y a plusieurs années, une masse énorme de ces rubans, souvenirs des anciens pèlerinages.
Après la célébration des offices, les pèlerins festoyaient dans un joyeux repas et venaient se promener sur les bords de la mer. Le lendemain la procession se reformait pour retourner à Lesparre ou aux autres localités du bas Médoc ».
Soulac vu de l’extérieur
Le Turpin saintongeais, au début du XIIIe siècle
« puis il s’en retourna à l’abbaye de Baignes […] Là, il fit ensevelir ses barons et mit dans l’autel autant de reliques qu’il y en avait à Notre-Dame sainte Marie à Soulac. A ceci près qu'en compensation du lait de Notre Dame réservé à Soulac, il donna à Baignes deux lieues de terres tout autour de l'abbaye. ».
Soulac, sanctuaire pénitentiel mineur, 1246
* - Mentionnés dans les Actes de Guillaume Arnaud (Paris, Bnf, coll. Doat Languedoc 21, fol. 177v°).
Soulac sur une liste de grands sanctuaires, vers 1250
« Pour tous ceux et pour toutes celles qui sont en pèlerinage d’Outre-Mer, ou de Rome, ou de Saint-Jacques, ou de Saint-Gilles, ou Notre-Dame de Rocamadour, ou de Soulac, ou de Celle-sur-Belle ou autres pèlerinages qui sont par le monde. Que Jésus-Christ, par sa pitié et par sa miséricorde, les conduise à bien faire et à bien dire ; qu’il leur donne de bien faire ce pèlerinage, ... ».
Que Rocamadour, Soulac et Celle-sur-Belle soient cités prouve qu'ils étaient des sanctuaires connus de la masse des fidèles de la région, au même titre que les trois grands et confirme la notoriété régionale de Soulac.
* - GAUTIER, (L.), « Notice sur un livre liturgique », Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, 1877, t. XXXVIII, p. 483-490.