Aux origines du village de Saint-Marcel
En 1537, un testament donne une précision importante : « la paroisse de Saint-Marcel » fait partie du « mandement de Saint-Jacquemoz », tout comme les paroisses de Montgirod et Notre-Dame-du-Pré.
Un mandement est un lieu de gouvernement : on ne peut exprimer plus clairement le rôle de paroisse-chef de l’église du Château Saint-Jacques appartenant aux évêques. Ce rôle est certainement très ancien : lorsque Pierre Ier, archevêque de Tarentaise de 1123 à 1143 fait référence au « prieuré de Saint-Jaqueme » , il semble clair qu’il parle du Château (et non pas du simple village des Granges qui, à l’époque, n’était sans doute pas encore paroisse). Or un prieuré possède une église et non une chapelle, et a souvent vocation à être paroisse. Un peu plus tard, lorsque Pierre II archevêque de Tarentaise de 1144 à 1174 mentionne le castrum sancti jacobi et l’Eccclesia de Sancto Jacobo, il semble bien qu’il désigne encore l’église du Château. Et, en 1232, lorsqu’un texte mentionne le curé de Saint-Jacques , c’est bien du curé de cette église qu’il s’agit. En 1270, la création de la chapellenie n’y a rien changé, car le chapelain reste curé, c’est-à-dire chargé du soin des âmes de sa circonscription et non pas attaché seulement au château. C’est peut-être à cette époque que sa circonscription a été subdivisée en trois paroisses, celles mentionnées ci-dessus. Si l’on en croit le texte de 1537, cet état de fait a duré jusqu’à la destruction du château Saint-Jacques en 1600 par le Protestant Lesdiguières en lutte contre le duc de Savoie.
Le devenir du village des Granges, paroisse Saint-Marcel
Une chapelle pour saint Jacques de Tarentaise à l'époque de la reconnaissance des reliques de Compostelle
La construction et les vitraux
« Ils ne laissent point d’être intéressants, ces vitraux, bien qu’ils soient d’un dessin un peu naïf et de couleurs un peu violentes. Naturellement, les scènes qu’ils représentent sont consacrés à la gloire des saints de la Tarentaise, et surtout de saint Jacques à qui la chapelle est spécialement dédiée. Sur l’un de ces vitraux vous verrez, si ma mémoire est bonne, un gros ours brun et un gros boeuf roux, accouplés en bons camarades au timon. L’ours, rempli de contrition, baisse l’oreille –tout ce qu’il possède d’oreille- et saint Jacques, de sa baguette, conduit avec une visible satisfaction ce peu banal attelage ».
Un nouveau sanctuaire à saint Jacques
« avait cru pouvoir célébrer la sainte Messe dans la chapelle même de saint Jacques mais, bien vite, il apparut que l’immense majorité des pèlerins ne pourrait la suivre, et l’on dressa, en plein air, un autel improvisé dans le petit vallon qui est au pied du roc, vallon riant et spacieux, si harmonieusement disposé qu’on pourrait le croire préparé par la prévoyante Providence pour de semblables assemblées ».