La doyenne des reliques siciliennes
En effet, dans le « Chapelet et louanges en l'honneur de saint Jacques », il est exalté car
« à la prière du grand Normand Roger, le jour de sa fête, luttant visiblement en sa faveur, il chassa les Sarrasins et libéra ce village affligé par leur joug […] Par miséricorde envers nous / Tu as fait mourir des rois d'horribles ravages / et pour Ta demeure Tu as choisi ces murs et ce temple ».
« sur les épaules de seize des hommes les plus puissants du quartier, et accompagné des tambours, sons musicaux, carillons et pétards. De maison en maison, de porte en porte, il est arrêté devant toutes les familles, aucune exclue, attendant l'aumône, qui se compose d'argent, de blé, d'orge, de haricots, d'huile, de vin et d'œufs, selon la faculté du fidèle ... La ville se parcourt pied à pied, même dans les rues les plus escarpées, dans les passages les plus tortueux : on ne craint pas non plus le danger d'aller précipitamment et d'être écrasé sous le fercolo […] ».
À la fin de la procession, sur la place devant l’église paroissiale, après un sermon solennel, la bénédiction avec la relique du saint a lieu, tandis que les porteurs s'agenouillent en tenant le lourd hochet sur leurs épaules. Dans le silence le plus absolu, le cri de foi des Gratteresi se fait entendre :
E Chiamamulu cu vera fidi !.
(Et appellons-le avec de la vrai foi).
Et tout le monde répond :
« Vive les grands protecteurs de saint Gniavicu ! ». Après la bénédiction, le saint est ramené à son église et placé sur le maître-autel.
En Sicile, la haine séculaire entre Capizzi et Messine
A Camaro au contraire, le reliquaire et la statue de saint Jacques sont emmenés paisiblement jusqu’à la cathédrale de Messine et le retour se fait en courant par peur que les gens de Capizzi viennent assaillir le cortège, comme ce fut le cas autrefois. Parfois on démembre le fercolo et on le partage entre confrères pour mieux assurer son retour.
Un bras de saint Jacques entre Pontida et Pavie
Une paisible relique chez les bergers sardes
La tradition orale rapporte que les bergers sardes vénèrent saint Jacques et emmènent avec eux des statuettes de l’apôtre.
Lors des transhumances, ils avaient coutume de faire halte à Mandas pour se reposer, mais un jour l'une des statues devint si lourde qu’ils n’ont pas pu la reprendre. Ils l’ont alors confiée aux habitants avec mission de lui bâtir une église. L’histoire dit que l’église fut terminée en 1605. Dans l’église est conservé un modeste reliquaire contenant des restes de saint Jacques et d’autres saints.
Les bergers priaient pour un juste équilibre entre soleils et pluies pour le bien-être de leurs troupeaux.
« Car le soleil s'est levé brûlant, et il a desséché l'herbe, et sa fleur est tombée, et la grâce de son aspect a disparu » (Jac 1,11).
Saint Jacques protège des tremblements de terre
La dévotion grandit encore lorsqu’en 1457 l'archevêque Burgio de Manfredonia, natif de Caltagirone, apporta un petit fragment d’os de saint Jacques prélevé sur la relique de sa ville (avec la bénédiction du pape Callixte III et en sachant qu’on ignore son origine). Il fut enchâssé dans un bras en platine avec main en or, pour laquelle on fabriqua la Cassa Argentea et le Fercolo, baldaquin en bois doré et argent.
En 1693, un tremblement de terre a presque complètement détruit l'église. On dit que seule la chapelle avec la Cassa Argentea et le Fercolo du saint n'ont pas été touchés. C'est pourquoi la tradition veut que saint Jacques, après avoir sauvé la ville des invasions, la protège des tremblements de terre.
San Giacomo, un hameau sur la montagne, avec une relique
San Giacomo, un hameau de Monselice
Dans ce hameau San Giacomo, l'église et le couvent Saint-Jacques représentent l'un des centres religieux les plus anciens et les plus importants de Monselice. La fondation remonte à 1162, lorsque, à l'initiative d'un chanoine de Ferrare, un lieu hospitalier fut établi à l'extérieur des murs de la ville, pour accueillir les nécessiteux et les pèlerins. Il se doubla d’un monastère masculin et féminin devenu bénédictin au XIIIe, puis congrégation de chanoines réguliers de San Giorgio in Alga (Venise) jusqu’à la suppression de l’ordre en 1668. Depuis 1677 ce sont les franciscains qui occupent les lieux.
Une autre relique muette
« Les Bolognais et le Sénat légitime ont érigé cette église
dédiée aux saints Augustin et Jacques ».
On ne connaît rien de son histoire.
Compostelle et la dissémination des reliques
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