« Pourquoi venez-vous de si loin ? Nous avons bien une tête de saint Jacques, mais elle vient de chez vous, son corps est conservé dans un tombeau devant l’église Saint-Jacques d’Echirolles ».
On dit même que cette tête aurait été apportée par le comte Guigue lorsqu’il y était allé, aux environs de 1100. D’autres la prétendent volée par un pèlerin espagnol…
De fait, il était de notoriété publique que, depuis des lustres, saint Jacques protégeait Grenoble des inondations du Drac (le Dragon). Les comptes de la ville l'attestent, au moins depuis 1386. Ils apprennent que cette offrande annuelle avait pour but de demander à saint Jacques « que les eaux du Drac ne causent aucun dommage au territoire de Grenoble ». Après la messe et une collation, conscients que la prière n’arrangerait pas tout, ils parcouraient les bords du Drac jusqu’à sa jonction avec l’Isère, en compagnie de maîtres maçons et de maîtres charpentiers, afin de pouvoir ordonner les réparations jugées nécessaires. Ce déplacement des officiels montre qu’il y avait bien à Echirolles un sanctuaire de pèlerinage dont l’efficacité était connue depuis longtemps.
« une foule nombreuse de personnes venant, à ce que l'on dit, de Rome, assurait qu'en ce lieu de nombreux malades graves retrouvaient la santé grâce au corps inhumé ».
« de découvrir et d’écarter les pierres d’un certain tumulus dans lequel on affirme que se trouvait le corps de saint Jacques ».
« on est en recherche de connaissance, auprès de notre saint pape et du saint Siège apostolique ».En attendant, son verdict est clair :
« ce corps ne doit être vénéré publiquement comme saint, ni aucun office solennel célébré dans l'église en son nom, et l'on doit ignorer les racontars, traditions et prodiges, sous peine d'excommunication ».
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