Un incendie catastrophique
Au petit matin du 25 décembre 2013, un incendie provoqué par la foudre a détruit le toit et en grande partie les retables et les images religieuses du sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Barque. L’actuelle chapelle baroque en pierre de taille fut reconstruite, entre 1717 et 1719, sur un temple du XIIe siècle. Sa nef est couverte par un toit à deux pentes et sa chapelle latérale gothique date du XIVe siècle. Les deux clochers qui flanquent le temple furent construits en 1958. La sacristie et les objets du culte ont été totalement dévastés par les flammes. L’incendie s’est étendu à travers la charpente de bois qui soutenait le toit d’ardoise.
Les retables proies des flammes
Le retable baroque du maître-autel, sculpté par Miguel de Romay en 1717 et commandé par Francisco Mourin, l’administrateur du comte de Maceda, a complètement disparu dans les flammes. La somme de 400.000 euros avait été récemment dépensée pour restaurer ledit retable, divisé en trois corps horizontaux séparés par des pilastres. Les archives, les peintures et le dais n’ont pas pu être sauvés. Les deux retables baroques des chapelles latérales, deux confessionnaux et les images de saint Michel, saint Jean et du Christ crucifié ont pu être arrachés aux flammes. L’image gothique de Notre-Dame-de-la-Barque, qui date de la seconde moitié du XIVe siècle et qui porte une couronne d’or, fut préservée de l’incendie, car le curé de la paroisse la garde dans le presbytère. Le Gouvernement autonome de la région –la Xunta– et le Conseil Général –la Deputación– se sont engagés à reconstruire le sanctuaire galicien de Muxía.
Un peu d'histoire ...
Muxía, à l’extrême Nord-Ouest de l’Espagne, est un des autres lieux sacrés de pèlerinage en Galice, depuis le XIIe siècle. En 572, lors du second concile de Braga, la ville portuaire de Muxía fut incluse dans le diocèse d’Iria. Ce diocèse fut le seul de la péninsule ibérique qui maintint la succession épiscopale et son activité de manière ininterrompue après l’invasion musulmane. En 1105, Muxía fut rasée par les Normands et par les musulmans en 1115. Au XIXe siècle, elle fut détruite par les troupes napoléoniennes.
... et une belle légende.
La tradition raconte que la Vierge Marie, accompagnée de rameurs angéliques, est arrivée en barque jusqu’à ce promontoire rocheux, sans cesse fouetté par les vagues de l’océan Atlantique, pour encourager l’apôtre Jacques le Majeur, qui prêchait la parole de Dieu sans succès en Galice. La barque dans laquelle voyagea la Vierge serait la célèbre « pierre oscillante » –pedra de abalar–, que les dévots tentent de mouvoir. S’ils y arrivent, la Vierge interfèrera en leur faveur auprès de Dieu. La « pierre des reins» –pedra dos cadrís–, qui guérit ceux qui souffrent de douleurs rhumatismales ou rénales et passent à travers son creux, serait la voile de la barque. Une autre pierre voisine serait le timon, pour ressembler au timon d’un bateau.
La « pierre des reins» –pedra dos cadrís–, qui guérit ceux qui souffrent de douleurs rhumatismales ou rénales et passent à travers son creux, serait la voile de la barque. Une autre pierre voisine serait le gouvernail, pour ressembler au gouvernail d’un bateau.
Pablo Nogueira
Docteur en histoire (Paris IV Sorbonne)
Correspondant de la Fondation David Parou Saint-Jacques en Galice
Docteur en histoire (Paris IV Sorbonne)
Correspondant de la Fondation David Parou Saint-Jacques en Galice