L'Esprit du Chemin à l'EHPAD
Le vendredi 21 juin, nous étions à l'EHPAD Saint-Vincent-de-Paul à Troyes. Nous avons été reçus par Emelyne Bourgoin, infirmière coordinatrice. Jeremy Vandevelde, le coach sportif intervenant à l'EHPAD depuis 12 ans et instigateur de la marche sur le chemin de Compostelle, anima cette réunion qu'elle avait organisée avec lui pour une rencontre avec les marcheurs.
Guy, Jeanne, Jean-Louis, Raymond, Maria, Rose, Anne-Marie, Pierrette, Gérard, Mireille, Geneviève, la doyenne de 99 ans, les marcheurs étaient tous là, les yeux encore brillants de tout ce que cette marche leur avait apporté.
Pour la plupart d'entre eux le mot pèlerinage avait son sens spirituel le plus profond. Ils n'étaient pas uniquement des individus marchant pour leur compte. Ils étaient un groupe d'amis réussissant ensemble, dans leur relais une somme de défis personnels.
Tous partageaient la même satisfaction d'avoir pu se dépasser et atteindre ce qu'il ne croyaient pas possible. Nous les avions prévenus que nous leur demanderions de nous raconter leur expérience de cette marche.
Anne-Marie avait rédigé ce qu'elle pensait dire.
Voici ce qu'elle nous a lu. Anne-Marie avait rédigé ce qu'elle pensait dire.
Les autres et les responsables vont, comme elle, nous envoyer quelques lignes sur leur ressenti.
Le témoignage d'Anne-Marie
Compostelle !
Arrivée en septembre après quelques mois difficiles de tous les côtés. J'entends parler de Compostelle où chacun devra participer à un rallye. Jérémy, le coach sportif, me fait vite comprendre que j'en serais après tout. Pendant la période la plus critique, après la chute, j'ai bien fait un bout de chemin dans le désert avec ce bon vieil Abraham. Maintenant, c'est avec nous que vous allez avancer, me dit Jérémy. Et tout de suite ? Debout et marchez ! J'ai fait quelques pas. Je n'en fais guère plus aujourd'hui. Les aides-soignantes se veulent rassurantes. Oh là là, les progrès que vous faites ces temps-ci. Est-ce que c'est ça, mentir par omission ?
Le chemin de Compostelle.
Au plus près de chez nous. Il passe dans l'Yonne. Et les animateurs projettent un point de ralliement à Vézelay.
Un groupe partira dès le vendredi dans l'après-midi et un groupe partira le samedi. Installé à l'hôtel de la place, nous entendons parler à notre arrivée de la descente effectuée par certains aventuriers. Notre arrivée justement retardée par les nausées de Maria. Plusieurs haltes lui permettent de soulager son estomac, mais ce n'est pas suffisant. Un arrêt au Leclerc d'Auxerre est apprécié. Achat d'un pull bleu pour remplacer le sien plus très présentable.
Chacun son défi, moi ce sera 350 m avec les bâtons. Le challenge a été prévu quelques semaines plus tôt. Je revois Jeremy assis en face de moi, me disant maintenant debout Anne-Marie. Et il ne rigolait pas. J'ai fait quelques pas, je n'en fais guère plus aujourd'hui. Et à ce jour-là, mes 350 m. sont sans doute mon plus beau palmarès, moi qui enfant adolescent, courrait à travers la campagne !
Les temps changent !
Certains minibus ont fait quelques détours pour arriver au point de ralliement. Un chemin pierreux qui s'enfonce dans la forêt… De la forêt, il n'y a que ça autour de nous et le vent souffle dans les futaies.
Il bouscule aussi les assiettes vides. Qui volent ! Qui volent comme celles des tirs aux pigeons et traversent la route en un instant.
Le challenge, c'est qu'ensemble nous fassions le plus de kilomètres possible. Jean-Louis fera le maxi 21 km je crois. D'autres, plus bucoliques, vont cueillir quelques brins de muguet. Nous avançons face au vent, ça n'arrange pas nos performances, quelles qu'elles soient.
Et tout au long du parcours, le minibus récupère les fatigués assoiffés. Enfin, tous ceux qui sont, d'une manière ou d'une autre, les estropiés du marathon.
On est déposés à la Maison-Dieu devant l'église, quelques bancs permettent d'attendre gentiment en papotant.
Le retour paraîtra long aux plus fatigués. Moi, j'observe à travers la vitre les parcelles colorées. Du brun rouge Grenat au marron chocolat, en passant par toutes sortes de verts et jusqu'à une parcelle de jeunes blés bleutés.
Voilà, c’est tout ce que j’ai eu le temps d’écrire mais il y aurait bien d’autres choses à dire.
Arrivée en septembre après quelques mois difficiles de tous les côtés. J'entends parler de Compostelle où chacun devra participer à un rallye. Jérémy, le coach sportif, me fait vite comprendre que j'en serais après tout. Pendant la période la plus critique, après la chute, j'ai bien fait un bout de chemin dans le désert avec ce bon vieil Abraham. Maintenant, c'est avec nous que vous allez avancer, me dit Jérémy. Et tout de suite ? Debout et marchez ! J'ai fait quelques pas. Je n'en fais guère plus aujourd'hui. Les aides-soignantes se veulent rassurantes. Oh là là, les progrès que vous faites ces temps-ci. Est-ce que c'est ça, mentir par omission ?
Le chemin de Compostelle.
Au plus près de chez nous. Il passe dans l'Yonne. Et les animateurs projettent un point de ralliement à Vézelay.
Un groupe partira dès le vendredi dans l'après-midi et un groupe partira le samedi. Installé à l'hôtel de la place, nous entendons parler à notre arrivée de la descente effectuée par certains aventuriers. Notre arrivée justement retardée par les nausées de Maria. Plusieurs haltes lui permettent de soulager son estomac, mais ce n'est pas suffisant. Un arrêt au Leclerc d'Auxerre est apprécié. Achat d'un pull bleu pour remplacer le sien plus très présentable.
Chacun son défi, moi ce sera 350 m avec les bâtons. Le challenge a été prévu quelques semaines plus tôt. Je revois Jeremy assis en face de moi, me disant maintenant debout Anne-Marie. Et il ne rigolait pas. J'ai fait quelques pas, je n'en fais guère plus aujourd'hui. Et à ce jour-là, mes 350 m. sont sans doute mon plus beau palmarès, moi qui enfant adolescent, courrait à travers la campagne !
Les temps changent !
Certains minibus ont fait quelques détours pour arriver au point de ralliement. Un chemin pierreux qui s'enfonce dans la forêt… De la forêt, il n'y a que ça autour de nous et le vent souffle dans les futaies.
Il bouscule aussi les assiettes vides. Qui volent ! Qui volent comme celles des tirs aux pigeons et traversent la route en un instant.
Le challenge, c'est qu'ensemble nous fassions le plus de kilomètres possible. Jean-Louis fera le maxi 21 km je crois. D'autres, plus bucoliques, vont cueillir quelques brins de muguet. Nous avançons face au vent, ça n'arrange pas nos performances, quelles qu'elles soient.
Et tout au long du parcours, le minibus récupère les fatigués assoiffés. Enfin, tous ceux qui sont, d'une manière ou d'une autre, les estropiés du marathon.
On est déposés à la Maison-Dieu devant l'église, quelques bancs permettent d'attendre gentiment en papotant.
Le retour paraîtra long aux plus fatigués. Moi, j'observe à travers la vitre les parcelles colorées. Du brun rouge Grenat au marron chocolat, en passant par toutes sortes de verts et jusqu'à une parcelle de jeunes blés bleutés.
Voilà, c’est tout ce que j’ai eu le temps d’écrire mais il y aurait bien d’autres choses à dire.
Quelques traits de la philosophie de Jérémy
- Trop faciliter la vie des personnes âgées, c'est les faire vieillir plus vite.
- Avant de terminer une première action, il faut penser à la suivante. L'idée de faire une marche était dans les esprits avant de réaliser la montée à la tour Eiffel.
- Ils ont marché sur le chemin de Compostelle en pensant aux Olympiades intergénérationnelles qui rassembleront 6 EHPAD et 6 classes de CM1-CM2. pour pratiquer six activités, vélo, lancer, natation, surf, tir et danse.
- la cohésion du groupe se bâtit autour de défis personnels préparés en commun et réalisés ensemble.
- Avant de terminer une première action, il faut penser à la suivante. L'idée de faire une marche était dans les esprits avant de réaliser la montée à la tour Eiffel.
- Ils ont marché sur le chemin de Compostelle en pensant aux Olympiades intergénérationnelles qui rassembleront 6 EHPAD et 6 classes de CM1-CM2. pour pratiquer six activités, vélo, lancer, natation, surf, tir et danse.
- la cohésion du groupe se bâtit autour de défis personnels préparés en commun et réalisés ensemble.
Et maintenant ?
Pour en savoir plus sur l'exploit de ce groupe, nous invitons les lecteurs de cet article à voir Youtube en demandant à un moteur de recherche :
Nous attendons vos commentaires et ne manquerons pas de vous informer des suites que nous pourrions imaginer à cette manifestation de la vitalité du patrimoine immatériel du pèlerinage de Compostelle, archétype des pèlerinages à saint Jacques.