Il est intéressant de noter que les recherches semblent indiquer que le sexe ou l'âge n'était pas un facteur de distinction lorsque les personnes étaient enterrées sur ce site.
D'autre part, la datation au radiocarbone a montré que, parmi tous les individus qui y ont été enterrés, aucun ne datait d’avant le IXe siècle. Les résultats suggèrent qu'il n'y a peut-être jamais eu d'occupation suève ou wisigothe du site, et qu'après l'abandon du site à l'époque antique, les premiers habitants ont construit leurs maisons et ont été enterrés parmi les vestiges romains. Ces matériaux ont été réutilisés par les premiers habitants dans la fabrication des tombes, ainsi que dans la terre utilisée pour enterrer leurs proches.
Malgré ces grandes avancées, il reste encore de nombreuses questions à résoudre sur ces premiers habitants que, grâce aux nouvelles technologies et aux travaux futurs, nous pourrons certainement continuer à découvrir.
Après cette lecture, nous avons posé deux questions, auxquelles M. Patxi Pérez Ramallo a bien voulu répondre
Réponses à nos questions
Il ajoute cette précision très importante pour dater l’origine de la coquille comme emblème du pèlerinage :
« Dans le cadre de ma thèse de doctorat j'ai analysé, outre la nécropole de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, 28 autres sites archéologiques disséminés dans le nord de la péninsule et le long du chemin de Saint-Jacques. Parmi eux, l'hôpital San Juan de Oviedo. Il est intéressant de constater que, tant dans la cathédrale de Compostelle qu’à Oviedo, de nombreux individus ont été enterrés avec des coquilles d'huîtres (sous la tête, sous les pieds ou au niveau du bassin). Dans l'hôpital de San Juan de Oviedo, certains ont été enterrés avec des défenses de sanglier. Il semble qu'il s'agisse d'éléments antérieurs à l'homogénéisation du symbole du pèlerin qui a parcouru le Chemin au XIe siècle, mais surtout au XIIe siècle.
Je pense que nous n'avons trouvé que deux coquilles car, premièrement, de nombreuses tombes datant des XIe et XIIe siècles ont été détruites. En outre, le taux de mortalité n'était probablement pas si élevé et, de surcroît, depuis le XIIe siècle, les pèlerins avaient déjà leur propre cimetière en dehors des murs de la ville ».
Nous ne manquerons pas de suivre le docteur Patxi Pérez Ramallo qui publie régulèrement le résultat de ses recherches au long du Camino, tout d’abord en Aragon et Navarre.
... pour en savoir plus ...
Pérez-Ramallo, P., Grandal-d´Anglade, A., Organista, E., Santos, E., Chivall, D., Rodríguez-Varela, R., Götherström, A., Etxeberria, F., Ilgner, J., Fernandes, R., Arsuaga, J. L., le Roux, P., Higham, T., Beaumont, J., Koon, H., & Roberts, P. (2022). Multi-isotopic study of the earliest mediaeval inhabitants of Santiago de Compostela (Galicia, Spain). Archaeological and Anthropological Sciences, 14(11), 214. https://doi.org/10.1007/s12520-022-01678-0
Cette lettre résume l'article suivant :
Crédit photos : toutes les photos sont de l'auteur.