Institut recherche jacquaire (IRJ)

Le logo de l'Institut


Rédigé par le 18 Janvier 2022 modifié le 26 Février 2023
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Faire connaître saint Jacques est un des objectifs de l'Institut. Au Moyen Age, il était considéré comme rédacteur de l'Epître qui porte son nom. Ceci est important à savoir, surtout pour qui cherche à mieux comprendre Compostelle.

Ce logo a été dessiné par Pierre-Marc Allart, membre actif de l'Institut.



Pourquoi ai-je proposé ce logo ?

Au moment où la Fondation s'intègre dans l'Institut, j'ai choisi pour lui ce logo qui illustre à merveille une croyance médiévale, à savoir que l'apôtre Jacques le Majeur est l'auteur du texte biblique connu sous le nom d'Epître de Jacques. 

Une preuve en est que cette épître était très utilisée dans la liturgie de Compostelle pour les fêtes de l'apôtre. 


Mais surtout elle a fait de lui  le "passeur des âmes" , en vertu de cette affirmation :

« L'un de vous est-il malade ? Qu'il fasse appeler les anciens de l'Eglise et qu'ils prient après avoir fait sur lui une onction d'huile, au nom du Seigneur. La prière sauvera le patient ».

Indépendamment du salut des âmes, les préceptes de l'épître fourmillent d'observations concrètes et recommandations pratiques qui donnent envie de la faire mieux connaître

 


D'où est extraite la miniature ?

Frontispice de l'Epître de Jacques, bible Guiart des Moulins, (Paris, BnF, ms. fr. 10, fol. 585)
Frontispice de l'Epître de Jacques, bible Guiart des Moulins, (Paris, BnF, ms. fr. 10, fol. 585)
Elle orne le début de l'épître de Jacques de la Grande Bible historiale complétée de Guiart des Moulins, 1290-1297, adaptation de l'Historia scholastica de Pierre le Mangeur et de la Vulgate de saint Jérôme.

- Guiart des Moulins (1251-v.1322) chanoine de la collégiale d’Aire-sur-la-Lys.
- Pierre le Mangeur (1100-1179), clerc picard de la collégiale d’Aire-sur-la-Lys.

La Vulgate est une version latine de la Bible composée par saint Jérôme à la fin du IVe siècle, à partir de textes grecs et hébreux. Avec plusieurs versions et évolutions, elle a fait autorité dans l’Eglise catholique romaine jusqu’en 1979.

La dimension sociale de l'épître

Plusieurs passages de ce texte n'ont rien perdu de leur valeur sociale. Jacques évoque l'accueil des malheureux : 

« Si un frère ou une sœur n’ont pas de vêtement, rien à manger pour aujourd’hui, et vous leur dites : 'J’espère que tout ira bien pour toi, que tu auras chaud, que tu auras à manger'. Qu’est-ce qu’ils y gagnent tant que vous ne donnez pas à leur corps le nécessaire ? »

Ne penserait-il pas aujourd'hui au don du sang dont les collectes sont de plus en plus difficiles ?

Il pose de graves questions autour de l'argent. Aux riches il assène : 

« Même votre or et votre argent se sont rouillés. Cette rouille vous accuse et comme un feu dévore vos chairs ».  

Qu'aurait-il dit des paradis fiscaux quand il critique : 

« Aujourd’hui, demain, nous partons pour telle ville. Nous y resterons toute l’année pour notre commerce et nous ferons de l’argent" ?

Il n'oublie pas les mauvais patrons : 

« La paye des ouvriers qui ont moissonné vos champs, vous l’avez retenue, voilà qu’elle crie. Les clameurs de vos moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur ».

Parle-t-il aux médias ou aux bavards d'Internet ?: 

« De même la langue, qui est un petit organe, peut se vanter de grandes choses.Voyez comme si peu de feu peut embraser une forêt. Or la langue aussi est un feu. […] La langue personne ne peut la dompter : c’est un mal infatigable, plein de venin meurtrier. »  

Ces paroles sévères touchent chacun de nous dans sa vie quotidienne et concernent aussi la conduite des affaires publiques ou les pratiques sociales.

Ne sont-elles pas, in fine, la source de ce que nous nommons l'Esprit pèlerin ?