De mutiples personnages
Un décor auréolé d'un prestige immérité
Sous la pression de l’Espagne, l'action d’intellectuels français hispanisants à l’enthousiasme incontrôlé et parfois coupable a sacralisé ces chemins sur la base d’hypothèses erronées. L’origine de ces erreurs est dans une lecture trop rapide du dernier Livre du Codex Calixtinus faite à la lumière de la décision du pape Léon XIII de reconnaître en 1884 les restes de saint Jacques et de ses compagnons dans les ossements découverts en 1879 sous les pavés de la cathédrale galicienne.
Des embellissements douteux
La marche pèlerine, base du scénario
A la base de tout scénario il y a la marche pèlerine qui n’est ni un jeu ni un spectacle. Le but en est sacré, partout dans le monde où des hommes et des femmes se mettent debout et marchent vers ce qui les dépasse. Le véritable patrimoine européen, ce sont les pèlerinages médiévaux. La Commission de la Culture du Conseil de l’Europe l’écrivait en 1984. Sa recommandation fut ensuite détournée vers le pèlerinage de Compostelle seul, pour des raisons politiques. Depuis, Compostelle a pris une place démesurée dans les pèlerinages médiévaux. Né dans l’imaginaire chrétien de l’Espagne médiévale il est devenu, en 1987, l’archétype du pèlerinage en Europe. Foi, idéologie, défense d’intérêts matériels ou hospitalité désintéressée ont été étroitement imbriqués dans toute son histoire. Il en est de même aujourd’hui.
Une image de la société
Par contre il apparaît clairement que l'Europe a fait Compostelle. Elle a officialisé l'histoire inventée en Galice. Elle a validé l'image du pieux pèlerin médiéval, modèle à imiter par le pèlerin contemporain. Il en a pris les attributs et les coutumes supposées à l'exclusion, le plus souvent, de la piété. Un argument de la mise en scène est de " mettre ses pas dans ceux de ces prédécesseurs. Il pèse aussi sur la définition de la scène : pas de goudron !
Ce théâtre est habité d'hommes et femmes aux intérêts parfois divergents et aux comportements les plus variés. Dans cette société le groupe des pèlerins est privilégié, le temps du spectacle. Tolérance, respect, fraternité règnent entre ces acteurs sur le chemin. Mais très vite après le tomber du rideau les sentiments de base de l'humanité refont surface.
Une cloche pour le lever de rideau
Ainsi ceux qui veulent se mettre en scène sur le chemin pourront-ils sonner les 3 coups du lever de rideau.
Accéder à l'article de l'Eveil de la Haute-Loire en cliquant sur l'image