Saint Jacques vénéré à Compostelle est l’un des deux apôtres de ce nom, le Majeur, fils de Zébédée. Le second est le Mineur fils d’Alphée, frère ou cousin du Seigneur, évêque de Jérusalem. Mais il est désigné de tant d’autres qualificatifs (le Juste, le fils du charpentier, le Petit …) que même les théologiens se sont perdus dans son identité.
Le Majeur est considéré, au Moyen Age, comme auteur de l’Epître, des Actes et même d’un Evangile. Très souvent lue, même à Compostelle, l'Epître a donné naissance à l’Extrême-Onction, liée à la figure du " passeur des âmes ", popularisée par la légende de Charlemagne au XIIe siècle.
« Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les prêtres de l’Eglise, et qu’ils prient sur lui, l’oignant d’huile au nom du Seigneur. Et la prière de la foi sauvera le malade ; le Seigneur le soulagera, et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis ».
Dans la pratique, on trouve le plus souvent l’unique appellation « saint Jacques apôtre ». Par exemple, en 1150, l’église de Saint-Jacques-des-Guérets (Loir-et-Cher) n’a que « saint Jacques » pour vocable. Au début du XIVe siècle, pour Dante, le poète, l’auteur de l’Epître est saint Jacques apôtre :
« Ce pourquoi saint Jacques apôtre dit en son épître Voici que l’homme des champs attend le précieux fruit de la terre…” ».
Le langage simplifié des images pousse à représenter le Majeur en pèlerin et le Mineur en évêque. Mais une observation plus fine montre très souvent qu'il n'en est rien. Ainsi, le saint Jacques de Moissac (à droite), dit le Majeur tient de Jacques évêque de Jérusalem avec son costume ou de Jacques le Juste avec ses cheveux et sa barbe hirsutes. Certains lui trouvent une ressemblance avec saint Jacques « frère du Seigneur, évêque de Jérusalem » dans le collège apostolique, au portail de Saint-Gilles. Le Majeur est, lui, l’auteur de l’Epître dont une phrase est gravée sur le Livre qu’il porte. Trop longue pour tenir sur le Livre, elle est terminée autour de l’auréole.
« bonnement pouvoir vivre et mourir ».
« Pour conclusion, je n’en veux point faire débat. Saint Jacques est en Paradis ».
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