L'église Saint-Jacques de Montrouge

Un patrimoine contemporain sauvegardé


Rédigé par le 17 Décembre 2011 modifié le 18 Décembre 2011
Lu 2342 fois

La première mention d’une église Saint-Jacques à Montrouge date de 1533. Interdite au culte pour vétusté, elle fut détruite en 1677, remplacée par une autre qui connut le même sort en 1809. Une troisième église Saint-Jacques, construite entre 1823 et 1828, fut démolie pour l’aménagement de l’actuelle place de la Libération. Elle était à l’emplacement de l’esplanade sur laquelle ouvre l’église neuve inaugurée le 5 décembre 1939. Menacée à son tour de démolition, cette dernière est aujourd'hui sauvée.



Sauvée de la démolition

L'église Saint-Jacques de Montrouge, façade Ouest
En 2005, nous attirions l'attention sur la menace de démolition qui pesait sur l'église saint Jacques de Montrouge. Le prolongement de la ligne 4 du réseau de Métro de Paris au-delà de la Porte d'Orléans avait aiguisé les appétits des promoteurs. Cet immense parallépipède de béton de la fin des années 1930 dont les armatures rouillées apparaissaient çà et là et qui, du reste, n'avait jamais été terminé était devenu trop grand pour une communauté paroissiale rétrécie. Pourquoi alors ne pas en faire un centre commercial ? Il aurait été merveilleusement situé avec le Métro à sa porte et correspondait mieux qu'une église aux envies des investisseurs.
Voir notre appel de 2005
Quelques paroissiens furent heureusement indignés par cette perspective et réussirent à faire classer leur église à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Saint-jacques de Montrouge entrait ainsi dans la catégorie des " immeubles qui, sans justifier une demande de classement immédiat, présentent un intérêt d'histoire ou d'art suffisant pour en rendre désirable la préservation ".
Ce fut une première victoire de l’Association des amis de l’église Saint-Jacques à Montrouge constituée sous la présidence de Jacques Depauw, maître de conférence honoraire en histoire moderne et spécialiste d’histoire de l’art qui sut mobiliser les défenseurs de l'église, en particulier au sein de la Municipalité.

Voir les articles parus dans un magazine local  Montbouge .info :
L’église Saint-Jacques se défend et
L’église Saint-Jacques. Une démarche patrimoniale

Le projet de restauration

L'église rénovée, projets d'éclairages extérieurs
La publication de la Municipalité, Montrouge Magazine, n° 95 de novembre/décembre 2011 a annoncé le projet de restauration de l'église Saint-Jacques. Une réunion d'information a eu lieu le 16 décembre 2011 à l'église.
Le cabinet Galtier, choisi pour définir et conduire les travaux en a présenté les grandes lignes.
La première phase concernera les infrastructures de l'église qui sont détériorées par la présence dans le sol de produits chimiques, résidus d'une ancienne tannerie ayant existé en ce lieu. Elle devrait commencer à l'été 2012.
Suivront la réfection de la structure du bâtiment, avec une technique différente de celle qui avait été utilisée au début des années 1980. Les résines qui il y a 30 ans semblaient être une panacée n'ont pas tenu leurs promesses. Les techniques d'aujourd'hui sont plus respectueuese de la nature du matériau d'origine, le béton. Deux autres phases suivront avec des travaux de modernisation des installations vétustes : chauffage et électricité.
A propos du chauffage, l'assistance a eu la surprise d'apprendre que l'installation proposée de panneaux solaires sur le toit de l'édifice (toiture plate à plus de 20m de hauteur) avait été refusée par l'administration des Monuments historiques. Décision incompréhensible dont l'obscurantisme apparent fait frémir.
Divers travaux d'aménagement, en particulier la mise en place d'un nartex vitré permettront aux voyageurs sortant du Métro de découvrir l'édifice dont les vitraux seront, la nuit venue, éclairés de l'intérieur.
Les plus optimistes pensent que les travaux devraient être réalisés en trois ans. le maire de Monrouge, présent lors de la présentation a confirmé la volonté de la Municipalité de prévoir les crédits nécessaires dans les budgets d'investissements, en exprimant l'espoir que les subventions, en particulier celle de la DRAC seraient reconduites.