L'affiche des journées
Les quatre excellentes conférences qui lui ont été consacrées ont présenté les différentes facettes de ce personnage hors norme, injustement oubliée jusqu'à aujourd'hui, une hispaniste américaine, à la fois enseignante, pionnière de l'Histoire de l'Art, médiéviste hors pair et femme éminemment indépendante.
Le rôle de Bryn Maur College
Georgiana est née en 1871. Elle est la fille d'un employé des chemins de fer de l'état de Columbia. Ayant perdu sa mère quand elle a 10 ans, elle est élevée par sa tante et devient une étudiante particulièrement brillante qui entre à Bryn Maur College, une université fondée en 1885 et réservée aux femmes (encore aujourd'hui), à 10 km à l'ouest de Philadelphie.
Selon Paula Pita Galán1, cette institution est un lieu émancipateur et moderniste dont l'esprit inspire Georgiana, aussi bien dans la manière de conduire ses recherches que dans son enseignement. Diplômée de Littérature anglaise et de Philosophie, elle y enseigne ensuite puis, en 1911, la présidente la charge de créer dans cette université le département d'Histoire de l'Art.
Selon Paula Pita Galán1, cette institution est un lieu émancipateur et moderniste dont l'esprit inspire Georgiana, aussi bien dans la manière de conduire ses recherches que dans son enseignement. Diplômée de Littérature anglaise et de Philosophie, elle y enseigne ensuite puis, en 1911, la présidente la charge de créer dans cette université le département d'Histoire de l'Art.
Conférence inaugurale par le professeur Miguel Tain
L'Hispanic Society of America
L'esprit émancipé de Georgiana GK lui a permis de se lier avec des personnages importants aussi bien en Espagne qu'aux Etats-Unis, en particulier avec Archer Milton Huntington (1870-1955) riche mécène, érudit et philanthrope américain, passionné par l'Espagne. Il a subventionné G.G.King pour aller étudier l'art espagnol sur place et il a fondé l'Hispanic Society of América à New York en 1904.
Il était lui même venu, à 22 ans, en Espagne suivre la route du Cid en 1892. Grâce à lui, la culture espagnole de répandit aux USA. Il a l'esprit ouvert et il a beaucoup misé sur les femmes dans son établissement comme professionnelles. Il aurait aimé engager Georgiana G. KIng comme chercheuse, mais, pour ne pas abandonner les étudiantes de sa propre université, celle-ci n'a pas intégré l'Hispanic Society de Huntington.
Il était lui même venu, à 22 ans, en Espagne suivre la route du Cid en 1892. Grâce à lui, la culture espagnole de répandit aux USA. Il a l'esprit ouvert et il a beaucoup misé sur les femmes dans son établissement comme professionnelles. Il aurait aimé engager Georgiana G. KIng comme chercheuse, mais, pour ne pas abandonner les étudiantes de sa propre université, celle-ci n'a pas intégré l'Hispanic Society de Huntington.
Une enseignante charismatique
Georgiana Goddard King en toge
Car G.G.King est particulièrement passionnée par l'enseignement et elle y consacre sa vie. Elle devient un professeur exceptionnel qui enseigne l'Histoire de l'Art dans son contexte et s'appuie sur son expérience au cours de ses voyages. « Son horizon intellectuel sans limites ne se cantonne pas à l'art médiéval » précise encore Paula Pita Galán, elle devient hispanisante et en 1911 se forme à la photographie car cela lui parait indispensable pour constituer des archives et faire ses propres investigations.
Arrivée en 1886, à 25 ans, elle ne quitte Bryn Maur College qu'en 1935, à sa retraite.
Décédée en 1939 Georgiana, devenue charismatique, a porté toute sa vie d'enseignante la toge des professeurs alors même que personne ne la portait plus. Elle a demandé que ses cendres restent dans son cher Bryn Maur College : elle repose actuellement dans la bibliothèque de l'université.
Arrivée en 1886, à 25 ans, elle ne quitte Bryn Maur College qu'en 1935, à sa retraite.
Décédée en 1939 Georgiana, devenue charismatique, a porté toute sa vie d'enseignante la toge des professeurs alors même que personne ne la portait plus. Elle a demandé que ses cendres restent dans son cher Bryn Maur College : elle repose actuellement dans la bibliothèque de l'université.
The Way of Saint James
Entre 1917 et 1920, le professeur King publie un ouvrage en 3 volumes intitulé The Way of Saint James, fruit de son pèlerinage en Espagne depuis le Somport jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle en 1914, uniquement accompagnée d'une photographe. Elle suit certes les indications du Codex Calixtinus pour son parcours, mais ce ne sont pas les pèlerins qui l'intéressent (à cette époque, il n'y en a guère). Elle étudie l'immense patrimoine historique et architectural du Camino et à travers celui-ci, de l'Espagne.
En effet, selon George Greenia3, le professeur d'histoire de l'art G.G. King, « méprise la vision de l'Espagne de ses prédécesseurs de langue anglaise comme Washington Irving, auteur des Contes de l'Alhambra, au romantisme extravagant, qui considèrent l'Espagne comme un pays fossilisé dont la grandeur est uniquement passée ». Georgiana, elle, a de l'admiration pour l'Espagne, pour son patrimoine mais aussi pour sa société, agréable et accueillante. Sa manière de travailler est complètement différente, elle ne reste pas sur les clichés (les corridas et le flamenco) comme ses collègues masculins de la même époque.
En effet, selon George Greenia3, le professeur d'histoire de l'art G.G. King, « méprise la vision de l'Espagne de ses prédécesseurs de langue anglaise comme Washington Irving, auteur des Contes de l'Alhambra, au romantisme extravagant, qui considèrent l'Espagne comme un pays fossilisé dont la grandeur est uniquement passée ». Georgiana, elle, a de l'admiration pour l'Espagne, pour son patrimoine mais aussi pour sa société, agréable et accueillante. Sa manière de travailler est complètement différente, elle ne reste pas sur les clichés (les corridas et le flamenco) comme ses collègues masculins de la même époque.
Sa méthode de travail.
La méthode d'investigation de Georgiana G. King dans son ouvrage a été étudiée par Francisco Javier Novo Sanchez4, professeur lui-même d'histoire de l'art. « Elle consiste à aller au-delà de la méthode classique ». Selon lui, Georgiana a « une vision multidisciplinaire de l'histoire de l'art, très novatrice. Elle donne le cadre des monuments étudiés, les paysages, le profil anthropologique des lieux étudiés, les chemins et les transports en cours à cette époque, les logements, la gastronomie et les légendes du Chemin ».
Son livre est plus qu'un livre sur l'histoire de l'art. Sa rigueur intellectuelle en a fait une autorité sur le style roman espagnol. Mais Paula Pita Galán va plus loin en disant que dans The Way of Saint James « ses appréciations sur le patrimoine montrent que pour elle, le Camino Francés est un conteneur de l'histoire de l'Europe ».
Son livre est plus qu'un livre sur l'histoire de l'art. Sa rigueur intellectuelle en a fait une autorité sur le style roman espagnol. Mais Paula Pita Galán va plus loin en disant que dans The Way of Saint James « ses appréciations sur le patrimoine montrent que pour elle, le Camino Francés est un conteneur de l'histoire de l'Europe ».
Georgiana et les légendes du Camino Francés :
Georgiana Goddard King en Castille
Manuel F. Rodriguez5 a étudié les miracles et les traditions du Chemin selon Georgiana G. King. Il considère que « dans les années 1910, le Chemin était perdu et que le fait qu'une femme nord américaine le prenne et le suive grâce à son immense culture livresque, cela force l'admiration ».
En France, il y avait alors des études et un travail d'érudits mais elle a été la première de l'ère moderne à se lancer sur le Chemin et cela malgré les discriminations de l'époque dues à son sexe (elle ne peut rentrer au monastère d'hommes de Silos, près de Burgos par exemple).
Les miracles liés à saint Jacques sur le Camino Francés ne font pas partie de sa mentalité protestante pourtant, elle prend note de la plupart d'entre eux.
A propos du miracle du « Pendu dépendu » notamment, à Santo Domingo de la Calzada, qu'elle décrit, Manuel F. Rodriguez note qu'elle ne perçoit pas l'effet des poulets vivants sur les pèlerins car il n'y a plus de pèlerins quand elle est là.
De ce fait son récit des miracles est un peu critique, elle ne saisit pas très bien la relation entre pèlerinage et divinité, ni même le rapport des miracles avec le pèlerinage malgré sa grande culture livresque et ses recherches menées pour en trouver la trace sur le Camino.
Laissons George Greenia, son compatriote, conclure en disant que « Georgiana G. King est une femme indépendante qui a défié le rôle auquel on cantonnait les femmes. En cela elle est typique des pionnières qui ont peuplé l'Amérique ». Elle a fait connaître l'art de l’Espagne ainsi que la culture, les coutumes et la société espagnoles dans ses ouvrages.
Elle a été à la fois touriste, reporter, sociologue, chercheuse indomptable et...pèlerine.
Elvire Torguet
Titres des conférences et Notes
Les 4 conférences Georgiana Goddard King, Hispaniste Nord Américaine par George Greenia. Georgiana Goddard King, professeur d'Histoire de l'Art et sa vision du Chemin de Saint- Jacques par Paula Pita Galán. Le Patrimoine historico-artistique du Chemin étudié par Georgiana Goddard King par Francisco Javier Novo Sánchez. Légendes et traditions liées au pèlerinage et aux pèlerins selon Georgiana Goddart King. Notes
1 - Paula Pita Galán : Docteur adjointe en Histoire de l'Art de l'Université de Grenade.
2 - George Greenia : Fondateur du Institute of the Pilgrimage Studies de l'Université William and Mary à Williamsburg en Virginie USA
3 - Francisco Javier Novo Sánchez : Professeur Associé d'Histoire de l'Art de l'Université de Valladolid.
4 - Manuel F. Rodriguez : Chercheur Indépendant spécialiste du Chemin de Saint-Jacques
1 - Paula Pita Galán : Docteur adjointe en Histoire de l'Art de l'Université de Grenade.
2 - George Greenia : Fondateur du Institute of the Pilgrimage Studies de l'Université William and Mary à Williamsburg en Virginie USA
3 - Francisco Javier Novo Sánchez : Professeur Associé d'Histoire de l'Art de l'Université de Valladolid.
4 - Manuel F. Rodriguez : Chercheur Indépendant spécialiste du Chemin de Saint-Jacques