Avec Denise Péricard-Méa et les Constellations Saint-Jacques
Etape n°70
Deux hommes bien différents
Tout autre fut l'engagement de Charles Pichon.
Un monument historique
René de La Coste Messelière, qui participa au tournage, définit très poétiquement la teneur de ce film qui, s’il peut paraître aujourd’hui difficile à suivre, est devenu effectivement un monument historique :
« Ce n’est pas un hasard si le film Chemin de Compostelle de l’abbé Henry Branthomme et Denys de La Patellière — un monument historique ou presque puisqu’il a été tourné en 1951 — se déroule comme une messe (à l’ancienne) : montée à l’autel devant le Christ allemand du XVe siècle de l’hospice roman de Puent la Reina, évangile de pierre de la cathédrale de Burgos, offertoire de la trilla (criblage de la moisson) entre León et Astorga, élévation au Cebreiro, avant l’allégresse de la communion finale de Compostelle ».
Le tournage par Robert Chateau a démarré à Compostelle au moment des fêtes du 25 juillet 1951. Il s'est poursuivi selon des modalités bien particulières puisque l’équipe a tourné le film en faisant le chemin à l’envers. Elle fut constamment surveillée par la Guardia civil qui faillit confisquer les bobines au retour, à la frontière. Les images ont ensuite été montées dans le sens du pèlerinage. Puis le texte a été écrit sur les images, par Denys de La Patellière, le grand scénariste qui n’est jamais allé à Compostelle. La voix est celle du comédien et scénariste, Michel André (Ancien combattant comme l’abbé Branthomme). La très solennelle musique d’orgue a été composée, au fil de la projection des images, par Pierre Cochereau, organiste de la cathédrale du Mans que connaissait bien l’abbé Branthomme.
Charles Pichon
Le rôle essentiel de Charles Pichon, ce journaliste catholique fondateur du comité France-Espagne que nous avons déjà rencontré (étapes 61-62), était reconnu par François Piétri, ancien ambassadeur, dans son livre Mes années d’Espagne,1940-1948 :
« Il prenait, à peu près tous les ans, l’heureuse initiative de pèlerinages à destination de Compostelle, de la Peña de Francia et d’autres lieux consacrés, et qui, groupant un petit nombre d’ecclésiastiques et d’hommes de lettres, contribuèrent, sur le plan jumelé de la religion et de la culture, à marquer la force de la solidarité latine ».
A côté de ses activités journalistiques, Compostelle fut son « cheval de bataille » dès la fin des années 30. Batailles pour l'amitié franco-espagnole, pour la paix entre les pays en guerre, batailles pour renouer de nouvelles relations après la guerre.
1951 millénaire du pèlerinage de Godescalc
Le récit en sera publié dans la prochaine Lettre