Chemins de terre et chemins de la connaissance


Rédigé par le 14 Février 2017 modifié le 15 Février 2017
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C'est au président de la Société des Études du Lot, docteur en histoire médiévale, que la question de l'histoire des chemins de Compostelle a été posée. Il a donné le titre de cet article par son propos " visant à remettre sur un même axe, les chemins de la connaissance et les chemins du pèlerinage ", le conduisant à écrire que " le Moyen Âge aurait bel et bien été instrumentalisé, pour laisser place à une construction du mythe, servant successivement des intérêts politiques et touristiques ".
Nous nous sommes réjouis de ces propos venant du Département qui a le triste privilège de devoir présenter un dolmen parmi " les monuments illustrant le pèlerinage médiéval " (site Internet de l'ACIR). Ils confirment la vision que nous faisons progressivement partager.



Un objectif partagé

Nous le savions en créant la Fondation David Parou Saint-Jacques en 2002, il fallait que les résultats de la recherche sur saint Jacques  et Compostelle soient mieux connus. David Parou, jeune président des amis de saint Jacques de la Région Centre, dont nous portons le nom, savait, qu'outre la promotion du pèlerinage, ils ouvraient aussi sur la mise en valeur des patrimoines locaux dans les Régions.
Aussi n’est-il pas étonnant qu’une publication régionale offre en ce début d’année de
« remettre sur un même axe, les chemins de la connaissance et les chemins du pèlerinage ».
2017 fêtera le 30e anniversaire de l'Itinéraire culturel européen " Chemins de Compostelle ". 2018 verra le 20e anniversaire de l'inscription au Patrimoine mondial des chemins en France. Merci à Patrice Foissac et Jean-Claude Bonnemère d’être sortis du discours convenu sur saint Jacques et Compostelle à la veille de la célébration de ces anniversaires

La Vie Quercinoise précurseur ?

Souhaitons que La Vie Quercinoise soit l’amorce du renouveau du discours des Médias sur ces sujets.
Espérons que les promoteurs des célébrations de ces anniversaires s’en inspireront.
Remercions tous ceux qui depuis bientôt 15 ans nous ont fait confiance, à commencer par le premier directeur de l’Institut des Itinéraires culturels.
Dès 2001, il a cautionné les travaux de Denise Péricard-Méa par la préface de son livre Dans les pas de saint Jacques. 
Lire cette préface

Cet ouvrage, malheureusement épuisé mais remplacé par de nombreux autres, mettait à la disposition du plus grand nombre l'essentiel de la thèse publiée en 2000 aux PUF*.
* Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Age,  présentation sur le site des PUF.

Les yeux ouverts à la poursuite du rêve

En participant à la création de la Fondation l’Institut des Itinéraires culturels a renforcé notre capacité à mobiliser des chercheurs, des pèlerins, des étudiants dont les travaux ont enrichi nos recherches. Nous avons pu les faire connaître grâce à nos éditeurs. Les éditions Tallandier, également membre fondateur, au moment de la publication de la seule traduction intégrale en français du Codex calixtinus. Les éditions Atlantica, avec lesquelles nous avons créé la collection Autour de Compostelle et publié 7 livres, dont les  récits de pèlerinage de Léon de Rozmital et Jérôme Münzer ainsi que des témoignages historiques sur la présence d'un corps de saint Jacques à Angers au XVIe siècle et la naissance des chemins contemporains à la fin du XIXe siècle. Dans la même collection, les Conseils aux pèlerins, petit livre illustré conçu pour accompagner le pèlerin sur son chemin, lui apportent l'éclairage spirituel d'un maître du XVe siècle. Et enfin, La Louve, un éditeur du Lot, qui a publié le récit du voyage de Jean de Tournai, l'étude de Denise Péricard-Méa sur le Matamore .
Il nous a fait confiance, en acceptant d'aller à contre courant de la doctrine officielle en publiant le livre que tous ceux qui préparent le 20e anniversaire de l'inscription des chemins de Compostelle en France devraient avoir lu ou lire car il n'est pas trop tard.

Nous sommes pèlerins. Nos recherches ont un but, par nos sites Internet et par toutes ces publications, permettre aux pèlerins d’aujourd’hui de marcher les yeux ouverts à la poursuite de leurs rêves.

Attention à ne pas tuer le rêve

Dans un article du 12 février  2017, La Dépêche amorce, elle aussi une nouvelle présentation des chemins de Compostelle. Dans la ville où siège l'ACIR, l'auteur de l'article n'hésite pas à emprunter sa conclusion à un ouvrage de Denise Péricard-Méa.

c'est finalement la rencontre étrange entre, en Espagne, un catholicisme soutenant le régime franquiste et, en France, des idées de retour aux racines et de marche à pied issues de mai 68 qui fera naître au grand tourisme le pèlerinage moderne à la fin du XXe siècle… "

Cette " rencontre étrange "  n'est pas due au hasard. La cause en est connue. Elle a été préparée pendant plus de trente ans par la Société des amis de saint Jacques. Sans son action, les chemins contemporains de Compostelle n'auraient sans doute jamais vu le jour, ni le 30e anniversaire que nous évoquions en début d'article, ni non plus l'inscription au Patrimoine mondial, mal conçue et mal défendue.

L'article de La Dépêche ne vient-il pas à point nommé rappeler qu'il ne faut pas tuer le rêve ?