Benoît XVI pèlerin de Compostelle


Rédigé par fondation Ferpel le 8 Novembre 2010 modifié le 9 Novembre 2010
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Après Jean-Paul II en 1982, Benoît XVI a marqué l'année sainte 2010 par son pèlerinage à Compostelle. Il en restera le témoigne fort de son homélie. Mais le costume de pèlerin dont il a été revêtu ne nous a pas laissés indifférents.



J’ai dans le cœur le même amour pour le Christ qui poussait l’Apôtre Paul à entreprendre ses voyages, avec le vif désir de se rendre aussi en Espagne (cf. Rm 15, 22-29) à dit Benoît XVI à son arrivée à l’aéroport de Santiago.
Se voulant lui-même pèlerin, il a poursuivi :
« Je souhaite m’unir ainsi au grand nombre d’hommes et de femmes qui, tout au long des siècles, sont venus à Compostelle de tous les coins de la Péninsule Ibérique et de l’Europe, pour se mettre aux pieds de saint Jacques et se laisser transformer par son témoignage de foi ».
Et dans ses propos à la cathédrale, il a redit : « Les chrétiens se rendirent en pèlerinage, surtout, sur les lieux liés à la passion, à la mort et à la résurrection du Seigneur, en Terre Sainte. Puis à Rome, ville où Pierre et Paul ont été martyrisés, et à Compostelle qui est liée à la mémoire de saint Jacques et qui a accueilli des pèlerins du monde entier, désireux de fortifier leur âme à travers le témoignage de foi et d’amour de l’Apôtre.
Comme nous le soulignons dans un autre article, son homélie remarquable a apportéun souffle nouveau à la définition de l’esprit du pèlerinage et nous ne pouvons que nous en réjouir.


Benoît XVI revêtu d'une cape de pèlerin à Compostelle le 6 novembre 2010

Fallait-il un habit de pèlerin ?

Les mots du pape se présentant en pèlerin n'étaient-ils pas suffisants ? Fallait-il signifier par cette cape son statut de pèlerin ? La cape, vêtement commun  à tous les voyageurs, fait effectivement partie de l'image traditionnelle du pèlerin. Sans lui être spécifique, elle peut donc être considérée comme un symbole du pèlerinage. Fallait-il en affubler Benoît XVI ?
Cette image est gênante pour deux raisons :
- elle va conforter l'aspect folklorique du pèlerinage déjà trop présent à Compostelle.  Les boutiques de souvenirs et de colifichets ne vont sans doute pas tarder à vendre ce modèle " porté par le pape ",
- elle met en valeur l'épée du Matamore, même pieusement renommée croix. La statue du Matamore située dans l'entrée Nord du transept de la cathédrale est judicieusement fleurie pour atténuer son aspect choquant. L'épée ne mérite pas d'être mise en évidence. On pourra objecter qu’il s’agit de l’épée du martyre de Jacques. Ce n'est pourtant pas la signification qu'avait cette image sur l'étendard de l'Ordre de Santiago. Nous craignons que ce ne soit pas ainsi qu’elle soit comprise. Et s'il s'agit de l'épée du martyre pourquoi alors l’appeler croix ?
Jean-Paul II en 1982 avait su éviter ce vêtement qui n'a rien de liturgique.

Comparez les habits

Une lectrice de cet article nous écrit que nous avons fait une erreur et que Jean-Paul II avait, lui-aussi, porté l'habit du pèlerin. Elle nous envoie une photo qui le prouve. Qu'elle soit chaleureusement remerciée de son envoi.
Il est d'autant plus intéressant que les capes de pèlerins des deux papes ne sont pas identiques. Jean-Paul II ne portait que deux coquilles mais pas l'épée (croix).
Que penser de ce changement ? Qui en est à l'origine ? Peut-il être considéré comme anodin ?
Jean-Paul II pèlerin