1965, René et Henri vers Compostelle, étape n° 75


Rédigé par Denise Péricard-Méa le 29 Aout 2020 modifié le 28 Octobre 2020
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Henri Roque a tenu en 1965, la promesse qu'il avait faite en 1963. Une seconde fois, il a eu la joie de lire l'offrande à l'apôtre. Mais sa chevauchée a été mise en scène à Paris par René de La Coste-Messelière, au profit de la Société et au service de son projet personnel alors qu'il n'était encore que Secrétaire général de la Société.



PÈLERINER dé-CONFINÉS
Avec Denise Péricard-Méa et les Constellations Saint-Jacques
Etape n°75

 

A Jaca, René interviewé par un journaliste espagnol
Voici une excellente illustration du basculement que la traversée des Pyrénées a apporté à la chevauchée d'Henri Roque. Non seulement les joyeux touristes chevauchant dans les campagnes doivent se plier aux exigences de ce que l'Espagne attendait de pèlerins mais leur environnement change.
Henri note amèrement " En Espagne on parle espagnol ".
Et donc le Comte parle aux journalistes à la place du chef de la chevauchée qui manifeste son mécontentement. Alors que leurs accompagnateurs espagnols respectent sa position, René peut agir plus librement.

Henri effacé par René

Au 3e trimestre de 1963, un bref article du bulletin Compostelle de la Société des Amis de Saint-Jacques, dont René est secrétaire, présente, sous un pseudonyme, un court compte-rendu de la chevauchée, sans nommer Henri Roque (dont la Secrétaire de la Société parlait comme d'un « loueur de chevaux »)  autrement que par ces lignes d’une grandiloquence ironique :
 
" cet extraordinaire « croyant » qu'est « l'homme à cheval » qui, d'entrée de jeu, pour Dieu et saint Jacques, pour la défense de l'Occident et le renom provençal, pour le cheval et la randonnée, jetait ses six meilleurs chevaux sur la route symbolique ".
 
En bon archiviste, René de La Coste Messelière savait que, s’il nommait Henri, l’histoire le considérerait comme le pionnier des chevauchées de Compostelle. Préférant en garder le bénéfie et la renommée pour lui et la Société, il a sciemment occulté son rôle d’initiateur des chevauchées vers Compostelle. Il ne pouvait admettre qu’un provincial, roturier et inculte l’ait précédé à cheval sur les chemins de Compostelle, lui, de noble ascendance, hispanisant, ancien de la Casa Velasquez. Alors il lui a volé la vedette, profitant de son parisianisme, de son titre et de ses relations.

 
Le Comte et Henri entrant dans la cathédrale à l'issue de la chevauchée de 1965

1965, René et la Société sortent de l'ombre

Henri Roque avait promis de revenir à cheval pour fêter l’année sainte. René reprit l’idée à son compte et souhaita une chevauchée au départ de Paris.
Bien que furieux que René lui ait confisqué sa promesse, Henri Roque accepta  d’organiser cette première étape symbolique, sachant bien qu'il était seul à pouvoir la diriger de bout en bout.
A Compostelle, René qui n'a chevauché que pendant quelques étapes entre fièrement dans la cathédrale, reléguant Henri, maussade, au rôle de porte étendard. Mais c'est à Henri que revient l'honneur de lire l'offrande à saint Jacques.
1965, Henri lit l'offrande à saint Jacques à l'issue de la chevauchée qu'il avait promise en 1963

Ainsi Henri et René ont-ils, de façons complémentaires, contribué à faire connaître Compostelle. La participation de René à la chevauchée de 1963, lui permit de prendre la mesure de l'importance d'une action internationale qui s'ouvrit sur l'Itinéraire culturel européen et les inscriptions au Patrimoine mondial.
La prochaine Lettre hebdomadaire présentera l'action internationale de René de La Coste-Messelière.