1738, Déclaration du roi


Rédigé par le 8 Mars 2023 modifié le 2 Mai 2023
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Compiègne 1er août 1738, reg. au parlement le 5 décembre 1738

Compiègne 1er août 1738, reg. au parlement le 5 décembre 1738

Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, à tous ceux qui les présentes verront, Salut. Le feu roy notre très honoré seigneur et bisaïeul, voulant réprimer les abus que se commettoient sous le prétexte spécieux de dévotion et de pèlerinages, régla par sa déclaration du mois d’août 1671 les formalités qui devoient être observées par ceux qui voudroient aller en pèlerinage à St. Jacques en Galice, à N.D. de Lorette et autres lieux saints hors du royaume et ordonna que les contrevenants seroient arrestez et punis pour la première fois du carcan, pour la seconde du fouet, par manière de castigation (avertissement) et que pour la troisième ils seroient condamnés aux galères comme vagabonds et gens sans aveu. Mais ceux que l’oisiveté et la débauche déterminoient à entreprendre ces sortes de voyages aient trouvé le moyen de se soustraire à l’observation des formalités qui leur étoient prescrites et aux peines dues à leurs contraventions, le feu roy jugea à propos d’y pourvoir de nouveau et par sa déclaration du 7 janvier 1686 il fit défense à tous ses sujets d’aller en pèlerinage hors du royaume sans sa permission expresse signée par l’un des secrétaires d’Etat de nos commandements, sur l’approbation de l’évêque diocésain, à peine des galères à perpétuité contre les hommes et de telle peine afflictive contre les femmes qui sera estimée convenable par nos juges. Quoi qu’une loy si sage dut faire cesser entièrement les abus, nous sommes cependant informé qu’ils ont repris leur cours et que plusieurs femmes, enfans de famille, artisans, apprentis et autres personnes abandonnent leur famille et leur profession pour mener une vie errante et licencieuse, pour sortir de notre royaume sous prétexte de pèlerinage. Et voulant maintenir une loi si conforme à la pureté de la Religion et à l’intérêt public, nous avons jugé propre d’en ordonner à nouveau l’exécution. Si donnons mandement à nos amés et féaux conseillers les gens tenant notre Cour de Parlement à Paris, que les présentes ils aient à enregistrer et le contenu en icelles faire garder et observer selon leur forme et teneur. Car tel est notre plaisir. En témoin de quoy nous avons fait mettre notre scel à ces dites lettres. Donné à Compiègne le 1er jour d’août l’an de grâce 1738 et de notre règne le 23e. Louis. Archives départementales Seine-et-Marne, fond Lhuillier, copie XIXe siècle